Der Freischütz
Âmes vendues au diable, invocation d’esprits, balles enchantées : tel est l’univers fantastique du premier opéra romantique allemand signé Carl Maria von Weber en 1821. Un drame lyrique qui doit beaucoup au Fidelio de Beethoven et qui influencera le Tannhaüser de Wagner.
Un ouvrage magistral aux coloris sensuels et à l’orchestration organique. Un joyau musical pour lequel la Compagnie 14:20, chef de file du mouvement de la magie nouvelle, cisèle un écrin visuel et sensoriel et invite le spectateur à interroger son rapport à l’invisible et à l’inconscient.
Les clefs de l'œuvre
Carl Maria von Weber
Caroline Bardua - Wikimedia Commons
Le Freischütz tient une place fondamentale dans l’histoire de la musique. Premier opéra romantique, il doit beaucoup au Fidelio de Beethoven créé un peu plus tôt, et influença grandement Wagner dont l’ouverture de Tannhäuser évoque celle du Freischütz.
C’est également l’un des premiers grands opéras allemands. Même s’il est construit comme un singspiel (alternance de passages chantés et parlés), forme déjà utilisée par Mozart (L’Enlèvement au sérail, La Flûte enchantée) ou Beethoven (Fidelio), Weber l’élève à la hauteur d’un véritable drame lyrique. En lui donnant une dimension patriotique, il ouvre ainsi une nouvelle page dans l’histoire de l’opéra allemand.
C’est enfin un univers fantastique où les âmes se vendent au diable, les jeunes filles se transforment en colombes et les balles se révèlent enchantées : un fantastique maléfique propre à la littérature allemande illustrée par Goethe ou Hoffmann.
Par son sens aigu de la mélodie, ses coloris musicaux sensuels, son orchestration organique, son sens de l’efficacité théâtrale, Weber réussit une œuvre exigeante mais accessible. La création du Freischütz, en 1821 à l’Opéra de Berlin, obtint d’ailleurs un succès considérable.
Projet artistique
Distribution
Max (ténor) – Stanislas de Barbeyrac
Agathe (soprano) – Johanni van Oostrum
Ännchen (soprano) – Chiara Skerath
Ermit (basse) – Christian Immler
Kuno (basse) – Christian Hübner
Ottokar (basse) – Samuel Hasselhorn
Kaspar (baryton) – Steven Humes
Kilian (ténor) – Yoann Dubruque
Ensembles
Insula orchestra
accentus
Direction
Laurence Equilbey
Mise en scène
14:20
Durée
1h40
Le Freischütz de Weber est à mes yeux un des opéras les plus fascinants de cette première période romantique.
À ce joyau de Zauberoper (opéra fantastique), il fallait un écrin visuel et sensoriel. C’est la Cie 14:20 qui le fournit. La Cie 14:20 est porteuse d’un mouvement important de la scène contemporaine française : le mouvement artistique de la Magie nouvelle, qui place le déséquilibre des sens et le détournement du réel au centre des enjeux artistiques.
À travers des spectacles qui recourent à la musique, à la danse et au cirque, la compagnie s’empare de toutes les potentialités du plateau pour fabriquer des images aussi éblouissantes qu’émouvantes.
Der Freischütz
Julien Benhamou
Pour ce Freischütz, une boîte noire est installée sur le plateau. Elle permet de faire surgir des lumières atmosphériques et des effets surprenants. Une écriture théâtrale spectaculaire où illusions, apparitions, disparitions, distorsions du réel plongent le spectateur dans un monde à la beauté poignante.
En programmant cet opéra qui lui est cher, Laurence Equilbey poursuit son exploration du répertoire classique et préromantique, et rend justice à cet ouvrage trop peu représenté sur les scènes françaises.
Notes d’intention - Laurence Equilbey et Raphaël Navarro
Der Freischütz
Julien Benhamou, 2019
Laurence Equilbey
Le Freischütz de Weber est à mes yeux un des opéras les plus fascinants de cette première période romantique. Singspiel étincelant, j’aime son alliage d’un langage mouvementé, instable et noir, à un autre, plus poétique et profond.
Il explore la thématique de l’épreuve, du pacte avec le diable, de la fantasmagorie. Cet univers de la forêt, d’une « gorge aux loups », de fonte de balles et d’apparition de spectres me semblait être tout destiné au travail de magie nouvelle exploré par la Compagnie 14:20, avec qui je souhaitais collaborer depuis quelques années dans un projet lyrique.
Notre souhait d’une lecture nouvelle justement de l’histoire de ce destin inexorable nous a rassemblés.
Replay - Freischütz
2019
La musique de Carl Maria von Weber porte en elle cette force magique que nous recherchions, une invitation à contempler l’invisible.
Raphaël Navarro
Quand Laurence, dont nous admirons l’approche sensible et humaine depuis plusieurs années, nous a parlé du Freischütz, il y eut une forme d’évidence, un déclic, car la musique de Carl Maria von Weber porte en elle cette force magique que nous recherchions, une invitation à contempler l’invisible.
Dans cet opéra si singulier, l’univers visuel, les personnages et le pacte faustien du livret nous offrent une mise en scène où la magie, par sa présence permanente, laisse ouverte la porte d’un monde au-delà du tangible, à la fois échappée libératrice et forme active de résistance.
Au programme : comparaison des différents états de pesanteurs, délivrance de rêves captifs, transmutation de chair en fantôme, de matière en soupir et d’opacité en transparence.
Pratique d’exécution
Der Freischütz
Solistes / Chœur SATB / 2+2Picc.2.2.2 / 4.2.3.0 / Cordes (10.8.6.5.4)
Diapason
438 Hz
Nomenclature – Mode d’emploi
Caen
Théâtre de Caen
Aix-en-Provence
Grand Théâtre de Provence
Ludwigsbourg (Allemagne)
Ludwigsburger Schlossfestspiele
Dispositions de l’orchestre – Plans de scène
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Contenu lié
Direction… Ludwigsburg
Freischütz avec la Cie 14:20
Le cor
Bibliothèque
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