Quintette en la majeur,
« La Truite », op. 114,
D. 667
Les clés de l'œuvre
Date et lieu
Composée en 1819, sans doute jouée en privé à Steyr mais jamais donnée en audition publique du vivant de Schubert.
Époque
Romantique
Taille
Une quarantaine de minutes
Dimensions
Piano, violon, alto, violoncelle, contrebasse
Signe distinctif
Les fameuses variations sur le thème de « La Truite ».
Ce que nous aimons
L’allégresse et la clarté.
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Une ode au bonheur, dans des tonalités majeures ensoleillées, sans les habituels nuages menaçants des modulations en mineur.
Comment transcrire en musique un souvenir heureux ? Pour Schubert, la réponse se trouve souvent dans le choix du la majeur. Une tonalité souriante, particulièrement à même d’évoquer l’été de ses vingt-deux ans, un été passé à Steyr dans la campagne autrichienne où l’accueillent des amis bienveillants. Parmi eux, Sylvester Paumgartner, violoncelliste amateur et grand admirateur du lied « La Truite » (Die Forelle, D. 550) au point de suggérer au compositeur un quintette sur ce thème.
Schubert en commence aussitôt l’écriture. Sans doute pour faire briller son ami et commanditaire, il accorde une grande importance mélodique au violoncelle, confiant le soutien harmonique aux graves de la contrebasse, ce qui explique la présence insolite de cet instrument dans un quatuor de cordes formé habituellement de deux violons, d’un alto et d’un violoncelle.
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Thomas Hill - Artvee
Le Quintette en la majeur, vaste partition en cinq mouvements, débute par un Allegro vivace d’où jaillit la prédominance mélodique du violoncelle. Le piano, même s’il se contente de le soutenir, se fait remarquer par de brillants arpèges ou des triolets qui contribuent à insuffler à l’œuvre son caractère allègre et dansant.
Dans l’Andante perce davantage de tension et même d’inquiétude, avant de renouer avec l’optimisme dans le Scherzo. Avec sa danse énergique et enjouée, celui-ci constitue le mouvement central de la partition.
Il est suivi par un Andantino au cours duquel va s’épanouir le fameux thème du lied Die Forelle composé en 1817. La mélodie (déjà très connue à l’époque) est ici traitée dans la tonalité du ré majeur – plus lumineuse que le ré bémol du lied original – et se développe en cinq variations.
Le finale Allegro giusto achève de séduire l’auditeur par son allure rythmée et sa gaieté constante.
Si cette Hausmusik (musique destinée à l’usage domestique) coule autant de source, c’est sans doute qu’elle a été écrite sans prétention ni pression.
Alors que Schubert a laissé de nombreuses œuvres inachevées, peut-être inhibé par l’ombre de Beethoven, ici, sans songer même à publier un jour, il ose.
Jamais jouée en public de son vivant, c’est à l’éditeur Josef Czerny qu’on doit l’impression de l’œuvre en 1829, peu après la mort du compositeur.
Une œuvre figurant désormais parmi les plus populaires non seulement de Schubert mais aussi de l’histoire de la musique.
Isabelle Stibbe
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