Magic Mozart

1. C’est un compositeur autrichien.

2. Il a vécu au XVIII^e siècle.

3. C’est un enfant prodige.

4. C’est un virtuose du piano et du violon.

5. Il fait partie des compositeurs de la période classique.

6. À l’âge de sept ans, il part en tournée de concerts dans toute l’Europe avec son père.

7. Il est l’un des représentants du style musical viennois, avec Joseph Haydn et Ludwig van Beethoven.

8. Il a composé 41 symphonies.

9. Il a composé une vingtaine d’opéras.

10. Il est mort à l’âge de 35 ans.

L’opéra est une oeuvre musicale et théâtrale, avec un livret qui met en scène des personnages, incarnés par des chanteurs solistes.

L’opéra est né en Italie, à la toute fin du XVIe siècle. Le premier opéra est Dafne, du compositeur italien Jacopo Peri, en 1598. Le genre se développe, notamment grâce au compositeur Claudio Monteverdi, et le chant prend de plus en plus de place : les airs se font plus virtuoses, et alternent avec les récitatifs. Les livrets opposent des éléments tragiques à des éléments comiques, avec la présence de la magie et du merveilleux dans l’histoire.

En France, le compositeur Jean-Baptiste Lully crée un style d’opéra français avec la tragédie lyrique. Les sujets tournent alors autour de la mythologie.

Au XVIII^e siècle, l’opéra se développe aussi en Allemagne notamment avec Wolfgang Amadeus Mozart et le genre du Singspiel. À cette époque, on distingue deux grandes catégories d’opéra : l’opéra seria, au caractère sérieux et noble, et l’opéra buffa, au style plus léger et aux sujets comiques.

Au XIXe siècle, les opéras prennent une dimension plus grande, avec un élargissement de l’orchestre. On peut citer comme exemple Carl Maria von Weber, Gioachino Rossini, Giuseppe Verdi, Charles Gounod, Jules Massenet…

Les sujets correspondent à l’idéal romantique de l’époque : le merveilleux et l’amour sont toujours présents, le héros torturé est au centre de l’intrigue, et la musique se fait plus expressive et grandiose.

Le compositeur allemand Richard Wagner repousse les limites de l’opéra : il rassemble un orchestre de plus de cent musiciens et des chanteurs aux voix plus puissantes, pour des opéras qui durent plusieurs heures. Il compose notamment l’Anneau du Nibelung, un ensemble de quatre opéras inspirés de la mythologie germanique et nordique, dont la durée totale est de quinze heures environ.

Au XX^e et au XXI^e siècle, les compositeurs cherchent à développer le genre de l’opéra d’une autre manière, en rupture avec Wagner. Ils développent d’autres langages musicaux, et choisissent des sujets plus réalistes pour leur livret.

Comme dans une pièce de théâtre, un opéra se structure en plusieurs actes. L’opéra commence toujours par une ouverture instrumentale, juste avant l’Acte I, dans laquelle seul l’orchestre fait entendre les mélodies principales de l’oeuvre et donne le ton général (léger, dramatique…).

Les voix des solistes sont différentes selon les personnages. Les voix principales de l’opéra sont les suivantes : soprano (voix de femme aigue), ténor (voix d’homme moyenne), basse (voix d’homme grave). Traditionnellement, la voix de soprano incarne l’héroïne amoureuse, la voix de ténor le héros amoureux et la voix de basse le méchant ou le sage.

La musique de Mozart, même seulement instrumentale dans ses symphonies par exemple, contient une véritable dimension dramatique. Le compositeur a l’art de faire parler sa musique, même sans texte, et ses opéras n’en sont que plus riches et complexes.

Mozart compose des airs qui représentent musicalement le personnage qui chante : il traduit en musique les traits de caractère des personnages, naïfs, innocents, méchants, vengeurs, menaçants, ambitieux (dans La Flûte enchantée par exemple). Mozart, aussi bien par les livrets que par sa musique, n’hésite pas à mener une critique sociale. Il se moque ouvertement de la bourgeoisie et de la noblesse, et brosse un portrait malicieux et souvent triomphant des serviteurs (dans Les Noces de Figaro par exemple).

Certains livrets proposent un décor oriental, avec une histoire qui se déroule dans un pays lointain (L’enlèvement au sérail) ; Mozart représente alors musicalement le paysage exotique, en utilisant un ensemble d’instrument de percussion intéressant : le triangle, les cymbales et la grosse caisse font référence à la musique d’un autre pays, et deviennent, grâce à Mozart, un symbole musical pour évoquer l’Orient.

Les opéras de Mozart sont puissants, expressifs, et prennent des visages tantôt menaçants, tantôt légers, joyeux et débordants de vivacité. Le compositeur contribue à faire évoluer le genre à un moment où l’opéra est en pleine mutation, et on compte parmi les opéras de Mozart de nombreux chefs-d’œuvre, comme L’enlèvement au sérail (1782), Les Noces de Figaro (1786), Don Giovanni (1787) ou La Flûte enchantée (1791), son dernier opéra composé quelques mois avant sa mort.

L’argument

L’action se déroule dans un pays imaginaire qui ressemble à la Turquie.

Constance et ses serviteurs Blonde et Pedrillo ont été capturés par le pacha Selim. Belmonte cherche à délivrer sa fiancée et se fait passer pour un architecte auprès d’Osmin afin d’entrer dans le palais de Selim.

Pedrillo parvient à faire boire à Osmin un breuvage qui le plonge dans un profond sommeil, et tous tentent de s’échapper, mais ils sont rattrapés et amenés devant le pacha.

Quand Selim découvre que Belmonte est le fils de son ennemi, il pense à l’achever, mais c’est finalement avec clémence qu’il relâche les quatre fiancés.

L’opéra se termine par un grand chœur tutti qui célèbre l’amour et la bonté du pacha.

Signes particuliers

Mozart, dans cet opéra, compose des airs qui représentent musicalement le personnage qui chante. Par exemple, l’air d’Osmin « Wer ein liebchen hat gefunden » laisse présager le caractère ambigu et inquiétant du personnage.

L’ouverture fait entendre les airs importants de l’opéra, et notamment le premier air de Belmonte. Elle s’achève en suspens, et débouche directement sur les premières notes de l’Acte I.

Mozart utilise des éléments musicaux qui rappellent la musique populaire, connue du public. Par ailleurs, pour évoquer le paysage exotique d’un pays lointain pour l’époque, Mozart utilise un ensemble d’instruments de percussion intéressant : le triangle, les cymbales et la grosse caisse font référence à la musique d’un autre pays, et deviennent, grâce à Mozart, un symbole musical pour évoquer l’Orient.

L’argument

L’action se déroule à Séville (Espagne). Figaro et Suzanne préparent leur mariage, mais beaucoup de gens semblent s’opposer à leur union et veulent tout faire pour séparer les deux fiancés.

Suzanne subit des tentatives de séduction du comte, Marceline veut garder Figaro pour elle, Bartholo veut se venger de Figaro… La comtesse se sent délaissée par son mari ; Chérubin, le page du comte, est amoureux d’elle…

Après de nombreux rebondissements, scènes de cache-cache, déguisements, quiproquos, situations cocasses, tout est bien qui finit bien : les couples se retrouvent, et tous célèbrent le mariage de Figaro et Suzanne.

Signes particuliers

Dès l’ouverture, Mozart fait sentir en musique le fourmillement et la vivacité du livret. Les premières notes très rapides jouées aux violons semblent représenter les murmures de la foule, et la suite éclatante symbolise la légèreté de l’argument.

Mozart compose ici une musique qui raconte autant l’histoire que le texte, une musique dramatique au sens propre du terme. Le final, brillant et lumineux, fait entrer les voix les unes après les aux autres jusqu’au tutti qui achève l’œuvre en fanfare.

L’argument

Don Giovanni, grand séducteur aux très nombreuses aventures amoureuses, s’introduit pendant la nuit dans la maison de Donna Anna afin de la conquérir. Alerté par les cris de la jeune femme, son père, le Commandeur, cherche à la défendre, mais meurt sous les coups de Don Giovanni qui disparaît.

Anna et son fiancé Ottavio se jurent alors de venger la mort du Commandeur. Arrivé dans un village, Don Giovanni rencontre Zerlina qui s’apprête à se marier avec Masetto ; il essaie de la séduire et de briser le futur mariage, mais Donna Anna, Don Ottavio ainsi que Donna Elvira, une ancienne conquête jalouse, l’en empêchent.

Une nuit, alors que Leporello tente de prévenir son maître des plans de vengeance à son encontre, une statue du Commandeur prend vie et défie Don Giovanni ; celui-ci n’a pas peur et convie le spectre à un dîner.

Lors de la scène finale, la statue demande à Don Giovanni de se repentir ; le chevalier refuse et est alors emmené en enfer, délivrant le monde de sa présence.

Signes particuliers

Dès l’ouverture à nouveau, Mozart fait sentir en musique l’ambiance inquiétante, menaçante et même mystique du livret. Les grands accords du début laissent place à un passage presque angoissant, avec des notes pleines de mystère, des courbes mélodiques aux intervalles tendus et des contrastes de nuances qui amplifient encore l’anxiété que la musique dégage.

Cependant, Mozart mêle au tragique des éléments plus légers, en référence au style buffa. Il intègre à son opéra une sérénade (Acte II scène 1), passage pendant lequel Don Giovanni est accompagné par une mandoline. Cet instrument ne fait pas partie de l’orchestre, et Mozart fait ici référence à la musique populaire.

L’argument

Le prince Tamino, perdu dans le désert, se fait attaquer par un serpent. Au moment où il s’évanouit, trois dames au service de la terrible Reine de la Nuit viennent le sauver, et voyant la beauté du prince, décident d’aller tout raconter à leur maîtresse.

Quand le prince se réveille, il découvre le cadavre du monstre, et fait la rencontre de Papageno qui se vante d’avoir tué le serpent. Les trois dames reviennent, punissent Papageno pour son mensonge, et montrent à Tamino le portrait de Pamina, la fille de la Reine de la Nuit, qui est prisonnière.

Tamino tombe amoureux et décide d’aller la délivrer. Le livret suit donc les aventures de Tamino et de son compagnon Papageno à la recherche de Pamina, armés d’une flûte enchantée et d’un carillon magique.

Épreuves de silence, magie, quiproquos, rebondissements s’enchaînent jusqu’à la scène finale : les méchants disparaissent en enfer et tous peuvent célébrer la sagesse et l’amour.

Signes particuliers

L’ouverture annonce à la fois la gravité de l’opéra, par les accords du début, et ses traits d’humour et de légèreté, par la suite plus rapide.

En effet, le personnage de Papageno fait rire, aussi bien par son caractère que par la musique qui lui est associée. Les petites notes de la flûte annoncent son arrivée car il porte sur lui une flûte de pan ; Mozart n’a donc pas besoin de texte pour raconter l’histoire.

Par ailleurs, le très célèbre air de la Reine de la Nuit fait trembler le public : la voix de la chanteuse est ici une voix de soprano colorature, c’est-à-dire une voix très aigüe et très virtuose.

Mozart brille d’ingéniosité : il intègre à sa musique le silence (lors des épreuves de Tamino et de Papageno), et écrit même un air dans lequel Papageno et Papagena bégayent, ce qui évidemment pose un vrai défi pour la composition.