Chapitres
Partenope
Version réduite
Le programme
Œuvre
George Frideric Handel (1685-1759)
Partenope
Distribution
Avec les lauréats de la 10e édition du Jardin des Voix :
Partenope – Ana Vieira Leite, soprano
Rosmira/Eurimene – Helen Charlston, contralto
Arsace – Hugh Cutting, contre-ténor
Armindo – Alberto Miguélez Rouco, contre-ténor
Emilio – Jacob Lawrence, ténor
Ormonte – Matthieu Walendzik, basse
Ensemble
Les Arts Florissants
Direction musicale
William Christie
Codirecteur du Jardin des Voix
Paul Agnew
Mise en espace
Sophie Daneman
Scénographie, costumes
Jean-Luc Taillefert
Si Parthénope est l’âme mythique de la ville de Naples, elle est aussi la figure symbolique de l’art vocal […]
Au tournant du XVIIIe siècle, le mythe de Parthénope, fondatrice de la ville de Naples, a marqué durablement les esprits et inspiré nombre de créations théâtrales, depuis l’opéra de Mancia (1699) jusqu’à celui de Hasse (1767), en passant par ceux de Caldara (1701), Sarro (1722), Vinci (1724-25), Handel (1730) ou encore Vivaldi (1738). Après deux siècles de domination espagnole, la réappropriation de ce mythe sur les scènes lyriques européennes restaurait la magnificence de Naples, redevenue capitale sous l’ère des Bourbons.
C’est en 1699 que le librettiste italien Silvio Stampiglia, célèbre pour sa production florissante de livrets d’opéra, présenta au théâtre San Bartolomeo de Naples sa Partenope mise en musique par Luigi Mancia. Une histoire finement ciselée, où tous les ressorts dramatiques dignes des grandes poésies chevaleresques étaient réunis : amours, combats, emprisonnement, travestissement, émotions souterraines, comique de situation, etc.
Handel, toujours curieux des nouveautés théâtrales et très inspiré par la version de Vinci, qu’il avait découverte en 1725, y trouva d’abord de quoi monter un pasticcio, puis s’attela à l’œuvre entière, composant sa propre Partenope d’après le livret de Stampiglia. L’opéra fut créé le 24 février 1730 au King’s Theatre de Londres et repris la saison suivante avec succès grâce à quelques coupes et retouches. Il fut ensuite représenté en Allemagne entre 1733 et 1736 (Brunswick, Hambourg), puis repris une dernière fois à Londres en 1737 au théâtre de Covent Garden.
La fondation de Naples par Parthénope, la reine sirène, est l’arrière-plan d’une intrigue amoureuse aussi extravagante que merveilleusement conduite. En effet, la souveraine est triplement aimée : d’Emilio le prince de Cumes, qu’elle fera prisonnier ; de l’infidèle Arsace le prince de Corinthe (déjà fiancé à la princesse de Chypre Rosmira, laquelle devra se travestir en guerrier pour le reconquérir) ; et enfin d’Armindo le prince de Rhodes, heureux vainqueur de ces joutes galantes, contrôlées par Ormonte, le capitaine des gardes de la reine.
Cette « comédie » anti-héroïque à l’esprit vif et ingénieux ne pouvait pas mieux s’accorder au Jardin des Voix : si Parthénope est l’âme mythique de la ville de Naples, elle est aussi la figure symbolique de l’art vocal par sa voix fascinante de sirène, tant redoutée d’Ulysse… Ainsi, notre Partenope rend un hommage vibrant à ce Jardin des Voix qui, à l’orée de son 10e anniversaire, est placé sous le signe de la séduction et du plaisir !
Fannie Vernaz
Conseillère musicale, chargée de la bibliothèque des Arts Florissants
Synopsis
La trame de l’opéra s’inspire de l’Histoire de la Ville et du Royaume de Naples (premier livre, chapitre 11), de l’italien Giovanni Antonio Summonte (1538-1602) : Parthénope, fille d’Eumelius, roi de Phères en Thessalie, suit l’augure d’une colombe pour quitter Chalcis, en Eubée, et aller fonder la ville de Parthénope, aujourd’hui Naples. Le reste du livret est une fiction originale.
Acte I
La reine Parthénope appelle les bienfaits d’Apollon sur sa nouvelle cité de Naples. Auprès d’elle se trouvent deux soupirants : Arsace, prince de Corinthe, qui s’est déjà déclaré ; et Armindo, prince de Rhodes, qui tient encore son amour secret. Survient un prince arménien, Eurimène, qui demande à la reine l’hospitalité. Sous un déguisement masculin, il s’agit en fait de Rosmira, princesse de Chypre éconduite par Arsace et venue pour s’en venger.
Dans un tête-à-tête, les deux anciens amants se reconnaissent : Arsace assure à Rosmira qu’il l’aime encore ; comme gage de sa fidélité, celle-ci lui demande de ne pas révéler son identité.
Armindo finit par avouer son amour à Parthénope. Eurimène/Rosmira en fait de même, pour concurrencer Arsace.
Un quatrième prétendant fait alors irruption : Emilio, prince de Cumes, qui menace Parthénope d’une guerre si elle se refuse à lui.
Eurimène dévoile à Armindo qu’il n’a rien à craindre d’elle.
Acte II
La bataille contre Emilio se solde par une victoire pour Parthénope. Mais elle fournit surtout l’occasion à Armindo de porter héroïquement secours à la reine, tandis qu’Arsace et Eurimène revendiquent chacun la gloire d’avoir capturé Emilio. Rosmira provoque en duel son ancien amant, qui se dérobe. Armindo renouvelle ses avances à Parthénope, qui se montre moins distante que la première fois. Le cœur d’Arsace balance entre Parthénope et Rosmira.
Acte III
Rosmira réclame à nouveau un duel contre Arsace, au motif qu’elle veut venger l’honneur de la princesse de Chypre abandonnée. Apprenant l’aventure, Parthénope déclare à Arsace qu’elle ne se donnera jamais à un traître, et se tourne plus favorablement vers Armindo.
Arsace est déchiré entre sa peur de tuer Rosmira, et son serment de ne pas révéler son identité. Il trouve un stratagème : le combat devra avoir lieu torse nu. Eurimène révèle alors qu’elle n’est autre que Rosmira, et retombe dans les bras de son ancien amant. Partenope accorde sa main à Armindo. Quant à Emilio, il plie bagages et rentre à Cumes.
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