Chapitres
Concerto pour piano
en mi bémol majeur, n° 1 S. 124
Les clés de l'œuvre
Date et lieu
Le 17 février 1855 à Weimar par le compositeur au piano sous la direction d’Hector Berlioz.
Époque
Romantique
Taille
Environ 20 minutes
Dimensions
Piano et orchestre
Signe distinctif
L’utilisation du triangle qui dialogue avec l’orchestre dans le troisième mouvement.
Ce que nous aimons
La virtuosité et l’ivresse sonore.
Nous vous conseillons
Le Concerto pour piano n° 2 de Liszt écrit à la même période.
La première composition parfaite de forme sonate cyclique, avec des thèmes communs traités sur le principe de la variation.
Franz Liszt : un nom souvent associé au piano. C’est que ce compositeur, né en Hongrie en 1811, a créé la technique moderne de piano au moment où le perfectionnement mécanique de l’instrument justifiait une écriture différente.
Avec les 88 notes du clavier, il a su traduire la diversité et la puissance d’un orchestre et l’expressivité de la voix. Parmi ses procédés novateurs, Liszt n’hésite pas à confier le chant aux pouces des deux mains dans le médium, à combiner de grands sauts d’octaves avec le croisement des mains, à doubler les thèmes en accords…
Il n’est d’ailleurs pas étonnant que ce soit lui qui ait pratiquement inventé le mot « récital » pour définir une forme de concert donné par un seul instrumentiste. Un terme qui nous paraît familier aujourd’hui mais qui, lorsqu’il fut employé la première fois pour un de ses concerts à Londres, provoqua l’incompréhension : « comment peut-on réciter au piano ? », s’interroge en 1840 la gazette The Musical World.
C’est Liszt qui avait raison : il avait compris qu’il n’était plus nécessaire de recourir à un orchestre pour remplir une grande salle, et que la position du soliste obligeait le public à se concentrer sur celui qui incarne la musique.
Portrait de Franz Liszt
Henri Lehmann - Musée Carnavalet
Autres caractéristiques attachées à sa personnalité musicale : la virtuosité et le romantisme. Autant d’aspects qui se retrouvent dans son premier concerto pour piano. Une partition qu’il commence à écrire en 1839-40, en même temps que le deuxième, peut-être pour une série de concerts destinés à financer le monument de Beethoven à Bonn.
Contraint de les abandonner en raison de nombreuses tournées de pianiste virtuose, il les remet sur le métier lorsqu’il s’installe à Weimar, en 1848 – une période de sa vie marquée par une intense production et l’épanouissement de son art.
Le Concerto n° 1 se développe en quatre mouvements joués sans interruption. Leur unité est assurée par un thème puissant, présenté dès les 7 premières notes de l’Allegro maestoso. Un thème héroïque proche de la marche tant il est vigoureusement martelé. Selon Hans von Bülow, Liszt se serait moqué de la critique en se basant sur les mots « Das Versteht ihr alle nicht, ha ha ! » (« aucun d’entre vous ne comprend cela, ha ha ! »).
Le deuxième mouvement, Quasi adagio, contraste par son début en forme de motif mélodique d’une grande douceur.
Cette méditation romantique débouche sur un Allegretto vivace dans l’esprit d’un scherzo, un troisième mouvement où se fait entendre un triangle. Ah ! ce triangle ! Quel scandale ! « Ce n’est pas un concerto pour piano, c’est un concerto pour triangle », s’exclame lors de la création le critique Eduard Hanslick. Une incompréhension partagée par les auditeurs de l’époque jugeant cet instrument trop « trivial » pour figurer dans un concerto.
Le finale reprend en les variant la plupart des motifs entendus dans les parties précédentes, puis s’achève en une conclusion aussi virtuose que romantique. La quintessence musicale de Liszt.
Isabelle Stibbe
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