Chapitres
Four Beethoven’s Scottish Songs
Orchestration de Franck Krawczyk
Les clés de l'œuvre
Date et lieu
D’après les Scottish Songs de Beethoven
Époque
Romantique pour les Songs originaux
Taille
15 minutes
Dimensions
Baryton et orchestre
Signe distinctif
Transcrits par Beethoven pour voix et trio, ces chants sont ici orchestrés à la manière de ses symphonies.
Ce que nous aimons
L’énergie beethovénienne magnifiée par le lyrisme écossais.
Nous vous conseillons
Franck Krawczyk, Vivaldi, l’hiver d’après les Quatre Saisons (pour Laurence Equilbey et accentus) ; Ludwig van Beethoven, 25 Scottish Songs.
Mon travail a consisté à saisir les rencontres incroyables, partiellement inconscientes, entre la musique de Beethoven et celle de l’Écosse
Rebelle aux formes convenues, le romantisme cherche dans le folklore une expression « authentique » pour régénérer la musique d’art.
Celui de l’Écosse, jardin sauvage d’une Angleterre trop civilisée, se prête idéalement à ce dessein. Beethoven lui-même y puise vingt-cinq chants qu’il arrange pour voix, violon, violoncelle et piano – douze autres nous sont parvenus, non inscrits à son catalogue, ainsi que des mélodies irlandaises et galloises par dizaines. Quand paraît le recueil, en 1818, ses symphonies ont presque toutes vu le jour – seule la Neuvième reste à accomplir.
Attentif aux rapports entre musique populaire et « savante », Franck Krawczyk les a guettés dans l’œuvre beethovénien. Jusqu’à imaginer ces Four Beethoven’s Scottish Songs, où les mélodies anonymes rencontrent une orchestration familière, où s’efface la frontière entre ferveur celtique et fièvre viennoise.
Chillie Callum
James Valentine - Detroit Institute of Art
D’un corpus sans logique définie – les Vingt-cinq chants évoqués plus haut –, le compositeur extrait quatre pièces ; unies dans un même souffle, elles forment un cycle cohérent pour baryton soliste, qui s’ouvre et se conclut sur une danse instrumentale.
Chaque partie se voit orchestrée à la manière d’une symphonie beethovénienne. Ainsi, le finale de la 7e prête ses couleurs à l’introduction, qui amène la première de ces Scottish songs, Could This Ill World Have Been Contrived. Enjoué, l’air déplore tendrement le pouvoir amoureux des femmes, ici dans une lumière empruntée au finale de la 2e Symphonie.
Suit une chanson à boire, Come, Fill, Fill, My Good Fellow, dont les accents bourrus se fondent dans la texture initiale de l’Héroïque.
La nostalgie de la jeunesse, exprimée dans Oh! Sweet Were The Hours, installe un moment lyrique, relevé par de nouveaux appels au vin – résonances de la 8e symphonie en filigrane.
L’Allegretto de la 7e renforce enfin les tons crépusculaires de Sunset, avant une coda dans la veine du prélude.
Compositeur et pianiste, professeur de musique de chambre au Conservatoire national supérieur de Lyon, Franck Krawczyk (né en 1969), a longtemps pratiqué les arrangements de Beethoven avec ses élèves.
Clin d’œil plus que message, ces Four Beethoven’s Scottish Songs se veulent légers, parfois humoristiques, rendant justice aux influences populaires. Formé lui-même à leur école, l’auteur les entend vibrer, rugir dans l’œuvre des grands symphonistes.
Par son truchement, le géant viennois semble rendre hommage aux voix mêlées, sans nom et sans âge, qui bercent tout cœur musicien.
Luca Dupont-Spirio
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