Chapitres
Pianto di Armonia sulla morte di Orfeo
Les clés de l'œuvre
Date et lieu
Cantate composée en 1808, première exécution le 11 août 1808 à Bologne au Liceo Musicale, où Rossini étudie.
Époque
Fin du classicisme / début du romantisme.
Taille
Une vingtaine de minutes.
Dimensions
Ténor solo, chœur d’hommes et orchestre symphonique.
Signe distinctif
La première œuvre vocale de Gioacchino Rossini.
Ce que nous aimons
Son humour ! le groupe de nymphes est chanté par un chœur d’hommes.
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Plusieurs traditions relatent la mort d’Orphée, le maître d’Harmonie.
La plus communément répandue raconte que les Bacchantes, ou Ménades, ont déchiqueté le corps d’Orphée avant de jeter sa tête dans le fleuve Evros. Portée par les flots, elle fit un long périple jusqu’au rivage de l’île de Lesbos, terre de la Poésie. Comme un symbole de la postérité du poète par son chant, sa tête aurait depuis lors continué de chanter.
En 1808, alors âgé d’à peine seize ans, Gioacchino Rossini compose Il Pianto di Armonia sulla morte di Orfeo (La Plainte d’Harmonie sur la mort d’Orphée) sur un livret du poète, précepteur et abbé Girolamo Ruggia.
Il s’agit d’une cantate pour ténor solo, chœur d’hommes et orchestre symphonique. Cette œuvre est une commande du Liceo Musicale de Bologne où il étudie le contrepoint et divers instruments, parmi lesquels le violoncelle et le piano. Dans cette institution depuis 1806, il s’imprègne également des partitions de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) et Joseph Haydn (1732-1809), ce qui lui vaudra le surnom de Tedeschino, « petit Allemand »
Death Of Orpheus
Émile Lévy - Artvee
Dans cette cantate, le compositeur fait dialoguer l’Harmonie, un personnage allégorique interprété par un ténor, avec un groupe de nymphes qu’il confie avec humour à un chœur d’hommes.
De forme classique, elle se divise successivement de la manière suivante : après une sinfonia instrumentale théâtrale dont la partie centrale n’est pas sans rappeler les ouvertures des
opéras de Mozart, un chœur chante le triste destin d’Orphée.
Dans un premier récitatif, les violons accompagnent de leurs soupirs les pleurs de l’Harmonie avant que celle-ci ne s’adresse aux Dieux, dans un air placide, pour leur demander si la mort de son maître était nécessaire.
La fin de la cantate laisse la part belle aux solistes de l’orchestre. Le violoncelle et la clarinette prennent la parole chacun leur tour : le premier pour soutenir un deuxième récitatif lumineux dans lequel l’Harmonie choisit de faire rayonner pour toujours la beauté musicale de son maître, la seconde pour un dernier air qui clôt la cantate par un tutti majestueux.
Cette cantate est l’occasion de goûter un jeune Rossini faisant déjà preuve d’une ingénieuse inventivité. Si l’influence de Mozart y est indéniable, la fougue et la subtilité de l’agencement rythmique des parties instrumentales préfigurent déjà les ouvertures du Barbier de Séville ou encore de La Pie voleuse, des opéras qui le rendront célèbre.
Cécile Lartigau
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