Chapitres
Concerto pour piano n° 2 en si bémol majeur, op. 19
Les clés de l'œuvre
Date et lieu
Créé le 29 mars 1795 à Vienne, par Beethoven au piano, puis retravaillé jusqu’en 1801, date de sa publication.
Époque
Classique
Taille
29 minutes
Dimensions
Piano et orchestre
Signe distinctif
Le deuxième concerto pour piano de Beethoven est en réalité son premier !
Ce que nous aimons
L’influence mozartienne où perce la personnalité beethovénienne.
Nous vous conseillons
Le Concerto pour piano n° 27, en si bémol majeur, K. 595 de W.A. Mozart.
Pendant l’entracte […] le célèbre M. Ludwig van Beethoven a recueilli l’approbation unanime dans un concerto tout nouveau pour piano-forte composé par lui-même.
Ludwig van Beethoven partage avec Wolfgang Amadeus Mozart plusieurs points communs : comme lui, c’est un prodigieux pianiste, capable d’improvisations brillantes – son élève Carl Czerny racontait qu’il « parvenait à produire une telle impression sur chacun de ses auditeurs qu’il arrivait fréquemment que les yeux se mouillaient de larmes, et que plusieurs éclataient en sanglots. » Comme Mozart, lorsqu’il vient s’installer à Vienne, c’est avec le piano – qui, depuis les années 1770, supplante de plus en plus le clavecin – que le jeune homme cherche les faveurs du public, pour faire reconnaître ses qualités de soliste et de compositeur.
Lors de sa première apparition devant le public viennois, il se produit avec ce Concerto, op. 19, dont il n’était pourtant pas entièrement satisfait et qu’il remaniera plusieurs fois au cours de sa vie : « je ne [le] donne pas pour un de mes meilleurs ouvrages », écrira-t-il à deux reprises dans sa correspondance, modérant son propos en 1801, lors de sa publication chez l’éditeur Hoffmeister : « mais il n’y aurait […] rien de honteux à faire graver ce concerto. »
Peut-être sent-il qu’il n’a pas encore tout à fait trouvé son style. Ce Concerto pour piano n° 2 – qui est en réalité son premier, mais publié en deuxième – reste marqué par l’influence de son aîné. Ainsi que le note Michel Lecompte, auteur de La musique symphonique de Beethoven, « À sa manière c’est aussi un chef-d’œuvre qui aurait pu figurer parmi les 27 concertos de Mozart. C’est en effet le plus mozartien des concertos de Beethoven ; plein de fraîcheur et d’invention, il a probablement été influencé par le dernier Concerto, K. 595, dans la même tonalité de si bémol majeur. »
Beethoven listening to a muse
Ludovic Alleaume - Wikimedia Commons
Dans sa structure, Ludwig van Beethoven utilise une orchestration de type mozartien et la forme traditionnelle en trois parties. Le premier mouvement, un Allegro con brio, s’inscrit dans le schéma classique de la forme-sonate. L’orchestre débute forte par des mesures énergiques où les violons jouent les thèmes mélodiques. Le piano vient enfin rompre l’exposition orchestrale par une sorte de petit prélude suivi d’un thème plus véhément. Le dialogue entre orchestre et piano se poursuit jusqu’à la coda, où peut s’insérer la cadence de 79 mesures écrite par Beethoven lui-même en 1809 à l’intention de ses élèves.
Le deuxième mouvement, un Adagio, tranche par son expressivité et une grande douceur. La ligne mélodique s’écoule comme une tendre méditation, anticipant le style que l’on retrouvera dans certaines de ses symphonies.
Enfin, le Rondo, passage le plus connu de la partition, séduit par son caractère sautillant et allègre, le dialogue vif et même ludique entre le piano et l’orchestre, ainsi que par ses rythmes syncopés, presque de caractère tzigane, qui font partie des traits de la personnalité musicale de Beethoven.
Isabelle Stibbe
Autres ressources associées
Contenu lié
Bibliothèque
Retrouver les ressources associées à cette œuvre dans notre bibliothèque numérique.Vous aimerez aussi
Dans le même thème