Chapitres
Concerto pour piano et orchestre n° 5 en
mi bémol majeur, op. 73
« Empereur »
Les clés de l'œuvre
Date et lieu
Composé en 1809 et créé le 28 novembre 1811 à Leipzig par le pianiste Friedrich Schneider.
Époque
Romantique
Taille
Environ 40 minutes
Dimensions
1 flûte, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 2 cors, 2 trompettes, timbales, cordes, piano solo
Signe distinctif
Le dernier et le plus connu des concertos de Beethoven.
Ce que nous aimons
Son écriture grandiose
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La Symphonie n° 3 « Eroica » de Beethoven pour sa même tonalité en mi bémol majeur.
Sans aucun doute l’un des plus originaux, des plus imaginatifs, des plus énergiques, mais aussi des plus difficiles de tous les concertos existants.
Mai 1809. Napoléon envahit l’Autriche, les bombes pleuvent sur Vienne. Ludwig van Beethoven se réfugie dans sa cave, la tête couverte de coussins. Autrefois grand admirateur de Bonaparte, il maugrée désormais contre l’Empereur dont il blâme l’esprit de conquête : « Dommage que je ne sois pas aussi fort en stratégie qu’en musique, je le battrais ! »
Déjà, en 1804, il avait effacé rageusement une dédicace à Napoléon sur la partition de sa Symphonie « Héroïque ». C’est dire si le sous-titre d’ « Empereur » attaché au Concerto pour piano n° 5 ne s’adresse pas à Napoléon, ni n’est dû à la plume du compositeur. L’œuvre a été baptisée ainsi après la mort du compositeur, vraisemblablement par son ami Johann Baptist Cramer pour souligner sa grandeur.
Achevé à la fin de l’année 1809, une fois la paix revenue, l’ouvrage écrit dans la tonalité de mi bémol majeur se prête particulièrement à exprimer le grandiose et le triomphal.
Le Cinquième Concerto se démarque de toute la littérature concertante par son ampleur : il s’éloigne de la musique de chambre pour se rapprocher de la symphonie et servira ainsi de modèle à de nombreux musiciens comme Franz Liszt ou Johannes Brahms.
De fait, tout en conservant une composition classique de l’orchestre, Beethoven exploite au maximum les potentialités du piano moderne (extrême amplitude du clavier, abondance de trilles et d’arpèges…) et conçoit son œuvre pour les dimensions d’une grande salle de concert.
Woman at the Piano
Nicholas Richard Brewer - Artvee
Comme dans le Quatrième Concerto, le piano entre d’emblée, faisant entendre une cadence éclatante avant de céder la place à l’orchestre.
Le premier thème frappe par son allure martiale. C’est l’énergie qui domine ce premier mouvement de vingt minutes, une durée plus longue que les deux mouvements suivants réunis.
En contraste avec la puissance de l’allegro, l’adagio du deuxième mouvement offre une superbe méditation dans la tonalité de si majeur. Son dépouillement lui fait atteindre une dimension spirituelle, caractéristique des interrogations métaphysiques de Beethoven.
Le mouvement lent s’enchaîne sans transition avec le Rondo allegro, qui renoue avec le brio de l’allegro initial et explose de vitalité.
Contrairement à ses précédents concertos pour piano, ce ne fut pas Beethoven qui interpréta son œuvre lors de sa création le 28 novembre 1811 – sa surdité était désormais trop avancée – mais le pianiste Freidrich Schneider avec l’orchestre du Gewandhaus de Leipzig.
L’accueil fut triomphal. Il ne s’est jamais démenti depuis.
Isabelle Stibbe
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