Chapitres
Triple Concerto
pour violon, violoncelle, piano et orchestre
en ut majeur, op. 56
Les clés de l'œuvre
Date et lieu
Entre 1803 et 1804 et première exécution publique à Vienne en 1808 à Leipzig
Époque
Romantisme
Taille
36 minutes
Dimensions
Un orchestre (1 flûte, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 2 cors, 2 trompettes, timbales et cordes) auquel s’ajoutent piano, violon et violoncelle solistes
Signe distinctif
Sa forme quasi unique dans l’histoire de la musique : à mi-chemin entre concerto, musique de chambre et symphonie.
Ce que nous aimons
Le rondo final sur un rythme de polonaise
Nous vous conseillons
La Symphonie Héroïque qui est sa contemporaine, le Triple Concerto d’Alfredo Casella (1883 – 1947) et celui de Bohuslav Martinù (1890 – 1959).
Lorsque la fin du rondo final arrive, on est euphorique de venir à bout d’une telle épopée.
Concerto ou symphonie ? Loin de s’embarrasser des formes traditionnelles, Beethoven expérimente dans ce Triple Concerto un nouveau cadre formel, quasiment unique dans l’histoire de la musique.
Le tour de force consiste à faire dialoguer avec l’orchestre trois instruments solistes – le violon, le violoncelle et le piano, habituellement à l’honneur dans les trios de musique de chambre – en accordant à chacun une importance sensiblement égale.
Si l’expérience a rarement été tentée, ce n’est pas à dire qu’elle est vierge d’héritage. Celui du concerto grosso de la période baroque ou de la symphonie concertante illustrée par Joseph Haydn (1732 – 1809) ou Wolfgang Amadeus Mozart (1756 – 1791), ont certainement influencé Beethoven.
Dans le premier cas, il s’agissait d’un dialogue entre des instruments solistes (généralement deux violons et un violoncelle) regroupés en concertino avec les autres cordes et la basse continue (le ripieno).
Dans le deuxième, les instrument solistes (de 2 à 9) étaient traités de façon indépendante, élargissant le concept de concerto.
The violin
Juan Gris - Artvee
Composé entre 1803 et 1804, en même temps que la Symphonie Héroïque, le Triple concerto, dédié au prince Lobkowitz, mécène de Beethoven, est créé pour la première fois en 1804 à Vienne, avec au piano son jeune et brillant élève, l’archiduc Rodolphe, âgé de seize ans.
Si la complicité entre les trois instruments solistes est évidente, Beethoven privilégie toutefois le violoncelle pour annoncer une mélodie nouvelle ou un changement de section – peut-être craignait-il que l’instrument ne soit étouffé par ses deux partenaires ou par la masse orchestrale.
Exemple rare chez Beethoven, l’allegro du premier mouvement débute par un pianissimo du tutti d’orchestre au lieu des entrées héroïques qu’il affectionne dans ses œuvres concertantes.
L’énoncé du thème principal s’invite alors dans un brillant crescendo avant de céder la place aux trois solistes dans un dosage savant entre inspiration chambriste et ampleur symphonique.
Le deuxième mouvement, plus méditatif, met en valeur les deux instruments à cordes et surtout le violoncelle qui chante une mélodie inspirée. Instrument qui introduit également le finale avec un rondo au rythme vif de polonaise.
La partition s’achève avec une coda aussi brillante qu’allègre.
Isabelle Stibbe
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