Chapitres
Dixit Haendel
Rédaction : Cora Joris
Introduction
Programme
Georg Friedrich Haendel – Ariodante, Rodelinda, extraits
Georg Friedrich Haendel – Dixit Dominus
Solistes
Francesca Aspromonte, soprano
Marie Lys, soprano
Chiara Skerath, soprano
Lawrence Zazzo, contre-ténor
Ensembles
accentus
Insula orchestra
Direction
Laurence Equilbey
Laurence Equilbey sublime l’art vocal de Haendel dans ce concert où se font écho musique profane et musique sacrée. Aux airs d’opéras virtuoses comme Ariodante et Rodelinda répond le brillant Dixit Dominus. Ce motet écrit à 22 ans témoigne de la formidable capacité d’assimilation du style italien et de la liturgie latine par le compositeur allemand et luthérien. Sur scène aux côtés d’accentus et Insula orchestra, trois solistes spécialistes de Haendel : Francesca Aspromonte, Chiara Skerath et Lawrence Zazzo.
Insula orchestra
Julien Benhamou
Haendel en dix points
Georg Friedrich Haendel
Balthasar Denner - Wikimedia commons
1. Georg Friedrich Haendel est un compositeur allemand né au XVIIème siècle et mort au XVIIIème siècle.
2. C’est l’un des compositeurs les plus importants de la période baroque.
3. Il joue du clavecin et de l’orgue ; c’est un musicien virtuose.
4. Il voyage beaucoup en Europe, principalement entre l’Allemagne, l’Italie et l’Angleterre.
5. Lors de chacun de ses voyages, il s’imprègne du style musical du pays qu’il visite.
The child Haendel
Margaret Isabel Dicksee - Wikimedia commons
6. Son langage musical mêle donc des influences allemandes, italiennes, anglaises et françaises.
7. Il s’installe définitivement en Angleterre où il finit sa vie.
8. Il compose beaucoup de musique sacrée, avec des oratorios par exemple, ou de la musique profane avec des opéras, des concertos ou des suites de danses.
9. Certaines de ses œuvres sont très connues, comme Le Messie ou la Sarabande.
10. On peut écrire son nom « Händel », « Handel » ou « Haendel ». C’est cette dernière orthographe qui est la plus courante.
La musique sacrée
Choir of the Basilica of St. Geneviève
Jules Victor Génisson - Artvee
La musique sacrée regroupe les œuvres musicales qui se rapportent à la religion
En Europe occidentale, on distingue « musique profane » et « musique sacrée » : la musique sacrée regroupe les œuvres musicales qui se rapportent à la religion, au christianisme, soit parce qu’elles évoquent directement un épisode de la Bible, soit parce qu’elles traduisent musicalement la foi et le sentiment de recueillement.
Au XVIIème siècle, la musique sacrée est très présente et fait l’objet d’une grande partie du travail des compositeurs, beaucoup plus qu’aujourd’hui, ce qui s’explique de plusieurs manières.
The Flight into Egypt
Henry Siddons Mowbray - Artvee
Tout d’abord, la pratique religieuse est quotidienne, et l’année est marquée par la liturgie et par les évènements religieux.
L’Église et l’État n’étaient pas séparés comme aujourd’hui ; les rois et les empereurs étaient sacrés, la religion définissait les territoires européens et était la cause de nombreux conflits (guerres de religion, conflits entre catholiques et protestants…).
De plus, les églises et chapelles engageaient directement les compositeurs pour jouer lors des offices, ou pour écrire de la musique sacrée destinée à de grandes occasions religieuses : Pâques, Noël…
La musique fait partie intégrante de la liturgie : c’est un moyen, lors du culte, de rassembler les fidèles et d’exprimer sa foi par le chant.
Le motet à la période baroque
The singer
Hendrick Ter Brugghen - Artvee
Un motet est un genre de la musique sacrée
Un motet est un genre de la musique sacrée. Il existe depuis le XIIIème siècle, mais les compositeurs de la période baroque en composent beaucoup.
La plupart du temps, il s’agit d’une oeuvre qui regroupe des chanteurs solistes, un choeur et un ensemble instrumental, même si on peut trouver des motets sans accompagnement ou pour une seule voix.
Le texte chanté par les chanteurs est adapté de la liturgie ; les paroles sont écrites par un librettiste, qui reformule un passage de la Bible et écrit un poème en guise de commentaire, et qui sont ensuite mises en musique par le compositeur.
Les motets font alterner différents passages musicaux d’écriture différente :
Le récitatif, souvent court, est interprété par un chanteur soliste qui est accompagné et soutenu par seulement quelques instruments. Il fait entendre un texte narratif, dont la musique suit les inflexions de la voix parlée.
L’air est chanté par un ou plusieurs solistes, avec une réelle écriture orchestrale. Il s’agit d’un passage plus long et plus mélodique, dans lequel la voix exprime un sentiment.
Le choral, chanté par le choeur, reprend le texte sacré de manière à ponctuer la narration. Les mélodies de choral sont plutôt simples et facilement mémorisables, puisque le choral est conçu pour être repris en choeur par les fidèles, et pas seulement chanté par les musiciens
Les instruments à la période baroque
Cello player
Judith Leyster - Artvee
Leur facture [des instruments] a évolué depuis la période baroque
A la période baroque, les compositeurs écrivent des oeuvres pour un ensemble instrumental qui regroupe des instruments de plusieurs familles. On y retrouve la famille des cordes frottées avec des violons, des altos, des violoncelles, des contrebasses, la famille des vents avec des hautbois, des bassons, des flûtes à bec ou flûtes traversières, des cors, des trombones, des timbales de la famille des percussions…
Tous ces instruments existent et sont joués encore aujourd’hui, mais leur facture a évolué depuis la période baroque. Par exemple, la flûte traversière était constituée de bois alors qu’elle est aujourd’hui en métal. Par exemple encore, les cordes des violons étaient en boyau de mouton alors qu’elles sont aujourd’hui en métal. Pour parler des instruments tels qu’ils étaient fabriqués à la période baroque, on parle d’« instruments anciens », ou « instruments d’époque ».
On trouve également souvent dans l’orchestre baroque un orgue, un clavecin ou un théorbe qui jouent le rôle de continuo, c’est-à-dire qu’ils ne jouent que l’accompagnement, par exemple pour soutenir la voix chantée dans les passages où le reste de l’orchestre ne joue pas.
Concert in the Oval Salon of Pierre Crozat’s Chateau at Montmorency
Nicolas Lancret - Artvee
Pipe Organ 1830 Thomas Appleton
Metropolitan Museum of Art
L’orgue
L’orgue est un instrument à clavier de la famille des vents. Il est composé de plusieurs claviers ainsi que d’un pédalier dont chaque touche actionne une soufflerie. L’air est ensuite envoyé dans des tuyaux de taille différentes en fonction de la hauteur de la note correspondante. Des petits mécanismes appelés « jeux » permettent de changer de timbre : certaines sonorités s’approchent de celles de la flûte, d’autre encore rappellent les trompettes…
Harpsichord, late 17th century, Italy
Metropolitan Museum of Art
Le clavecin
Le clavecin est un instrument à clavier de la famille des cordes pincées. Quand on appuie sur une touche, une partie en bois appelée « sautereau » se soulève et pince la corde à l’aide d’une petite pointe faite avec le bec d’une plume d’oiseau. Contrairement à ce qu’on dit souvent, le clavecin n’est pas l’ancêtre du piano, parce qu’il ne fonctionne pas de la même manière (le piano est un instrument à cordes frappées par des petits marteaux).
Theorbo
Wikimedia commons
Le théorbe
Le théorbe est un instrument de la famille des cordes pincées. Le théorbe est un cousin de luth, qui est plus petit et plus aigu. Contrairement à celui-ci, le théorbe a un double-manche, qui lui permet de juxtaposer des cordes sur lesquelles le musicien pose ses doigts pour changer de notes, et des cordes « à vide », qui ne sont jouées que pour leur résonnance dans le grave. Le théorbe est surtout utilisé pour accompagner la voix chantée, dans des opéras baroques par exemple.
Dixit Dominus
Nom
Dixit Dominus HWV 232
Lieu de naissance
Rome, avril 1707
Genre
Motet en sol mineur
Durée
30 minutes environ
Effectif
Soprano, alto, chœur, cordes et basse continue
Dans cette œuvre, Haendel fait alterner les passages instrumentaux et vocaux, avec le chœur et des chanteurs solistes aux voix de soprano, d’alto, de contre-ténor, de ténor et de basse.
Pourtant, dès le premier mouvement, Haendel propose un grand tutti avec de longues interventions de l’orchestre, qui font parfois entendre de la dissonance. Dans ce passage, chaque groupe (orchestre, chœur, solistes) dialoguent autour d’un même motif, c’est-à-dire de quelques notes qui reviennent plusieurs fois, de manière accentuée sur le mot « Dixit ».
Lors des airs, la voix soliste a un véritable rôle concertant, à la manière des concertos instrumentaux. Souvent, Haendel fait usage de vocalises sur un mot important du poème.
De manière générale, Haendel souligne le texte sacré en latin en composant une musique expressive, tantôt puissante et tourmentée, tantôt apaisée et recueillie. Dans cette œuvre, le chœur est ample et vigoureux, surtout dans les passages en choral, et montre le talent de Haendel pour la musique vocale.
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