Oratorio de Noël

1. Il a vécu entre le XVIIe et le XVIIIe siècle.

2. C’est un compositeur allemand de la période baroque

3. Il est né dans une famille de musiciens

4. Il joue de plusieurs instruments, et principalement de l’orgue et du clavecin

5. Il compose de très nombreuses œuvres vocales et instrumentales

6. Bach est un compositeur très croyant, et il compose de nombreuses œuvres sacrées, mais aussi des œuvres profanes

7. Il exploite presque tous les genres musicaux de l’époque : sonate, suite de danses, concerto, messe, passion, oratorio, cantate, motet, choral…

8. Les deux aspects les plus important de son langage musical sont l’harmonie et le contrepoint

9. Parmi ses vingt enfants, certains deviendront musiciens et compositeurs ; c’est le cas par exemple de Carl Philip Emanuel Bach

10. Jean-Sébastien Bach marque l’histoire de la musique et devient le modèle par excellence des compositeurs pendant plusieurs années

En Europe occidentale, on distingue « musique profane » et « musique sacrée » : la musique sacrée regroupe les œuvres musicales qui se rapportent à la religion, au christianisme, soit parce qu’elles évoquent directement un épisode de la Bible, soit parce qu’elles traduisent musicalement la foi et le sentiment de recueillement.

Au XVII siècle, la musique sacrée est très présente et fait l’objet d’une grande partie du travail des compositeurs, beaucoup plus qu’aujourd’hui, ce qui s’explique de plusieurs manières :

Tout d’abord, la pratique religieuse est quotidienne, et l’année est marquée par la liturgie et par les évènements religieux.

L’Église et l’État n’étaient pas séparés comme aujourd’hui ; les rois et les empereurs étaient sacrés, la religion définissait les territoires européens et était la cause de nombreux conflits (guerres de religion, conflits entre catholiques et protestants…).

De plus, les églises et chapelles engageaient directement les compositeurs pour jouer lors des offices, ou pour écrire de la musique sacrée destinée à de grandes occasions religieuses : Pâques, Noël…

La musique fait partie intégrante de la liturgie : c’est un moyen, lors du culte, de rassembler les fidèles et d’exprimer sa foi par le chant.

Jean-Sébastien Bach lui-même est très croyant, et il intègre sa foi à ses œuvres. Il dédie souvent ses manuscrits à Dieu, et considère que sa musique doit porter le sentiment religieux.

Au cours de sa vie, Jean-Sébastien Bach occupe différents postes, et notamment celui de maître de chapelle. Il est chargé de composer des œuvres sacrées pour l’Église, à l’occasion de fêtes religieuses comme Noël ou Pâques, ou tout simplement pour les offices, les messes, chaque dimanche.

Ainsi, Bach compose par exemple :
– Des messes (jouées le dimanche, pour accompagner l’office)
– Des passions (qui racontent l’histoire, la vie et la mort du Christ)
– Des cantates (jouées le dimanche, pour accompagner l’office, ou lors des jours de fête)

Ces œuvres sont à la fois vocales et instrumentales, c’est-à-dire que Bach compose pour un ensemble d’instruments et pour des chanteurs qui chantent le texte sacré, religieux.

La musique sacrée de Bach est une musique recueillie : elle décrit le sentiment intime et intérieur de la foi avec gravité et austérité. Ainsi, même si ces œuvres se construisent autour d’un texte, et que les chanteurs incarnent des personnages et racontent une histoire, la théâtralité n’est pas mise au cœur de la musique. Il n’y a pas de décors, de costumes, contrairement à l’opéra.

Pourtant, Bach donne à ses œuvres une dimension magistrale, avec l’usage de certains instruments comme le trombone ou les timbales par exemple, ou en composant une musique particulièrement expressive.

Jean-Sébastien Bach compose, tout au long de sa vie, près de 300 cantates, une pour tous les dimanches et les jours de fête de l’année liturgique ! Une partie de ces œuvres ont été perdues, et aujourd’hui, on compte 200 cantates de Bach.

Une cantate est une suite de moments musicaux qui ressemblent un chœur, des chanteurs solistes, et des instruments : violons, altos, violoncelles, contrebasses, hautbois, bassons, flûtes à bec ou traversières, cors, trombones, timbales… On trouve également un orgue ou un clavecin, qui jouent le rôle de continuo, c’est-à-dire qu’ils accompagnent la voix chantée dans les passages où l’orchestre ne joue pas.

Le texte chanté par les chanteurs est en lien avec la lecture sainte du jour où la cantate doit être jouée. Ainsi, une cantate ne peut pas être réutilisée un autre jour ; chaque cantate correspond à un moment du calendrier saint.

Les paroles sont écrites par un librettiste, qui reformule un passage de la Bible et écrit un poème en guise de commentaire, et qui sont ensuite mises en musique par le compositeur.

Les cantates font alterner différents passages musicaux d’écriture différente :

Le récitatif, souvent court, est interprété par un chanteur soliste qui est accompagné et soutenu par quelques instruments. Il fait entendre un texte narratif, dont la musique suit les inflexions de la voix parlée.

L’air est chanté par un ou plusieurs solistes, avec une réelle écriture orchestrale. Il s’agit d’un passage plus long et plus mélodique, dans lequel la voix exprime un sentiment.

Le choral, chanté par le chœur, reprend le texte sacré de manière à ponctuer la narration. Les mélodies de choral sont plutôt simples et facilement mémorisables, puisque le choral est conçu pour être repris en chœur par les fidèles, et pas seulement chanté par les musiciens.

Cantate BWV 1 – « Wie schön leuchtet der Morgenstern » – « Comme brille l’étoile du matin » Créée le 25 mars 1725 à Leipzig, cette cantate met en musique l’annonce de la naissance de Jésus. Elle est composée pour trois chanteurs solistes (soprano, ténor et basse), un chœur, deux hautbois, deux cors, ensemble à cordes et le continuo.

Cantate BWV 2 – « Ach Gott vom Himmel sieh darein » – « Ah ! Dieu, du ciel, jette un regard vers nous » Cette cantate, créée le 18 juin 1724 à Leipzig, exprime le sentiment de désolation face au mépris et au rejet de la religion. Bach rassemble trois chanteurs solistes (alto, ténor, basse), un chœur, deux hautbois, quatre trombones, un ensemble à cordes et le continuo. La musique se fait particulièrement grave et austère, pour souligner le texte, notamment avec l’usage des trombones qui soutiennent les voix du chœur.

Cantate BWV 3 – « Ach Gott, wie manches Herzeleid » – « Ah Dieu quelle affliction » Créée le 14 janvier 1725 à Leipzig, cette cantate pour quatre chanteurs solistes (soprano, alto, ténor, basse), chœur, deux hautbois, cor, trombone, ensemble à cordes et continuo exprime le réconfort qu’apporte Jésus dans les moments de désarroi et de désolation.

Cet oratorio de Noël est un ensemble de six pièces, de six cantates, prévues pour être jouées sur plusieurs jour entre le 25 décembre (jour de Noël, naissance du Christ) et le 6 janvier (jour de l’Épiphanie, arrivée des Rois Mages). Il a été joué pour la première fois entre le 25 décembre 1734 et le 6 janvier 1735.

Le texte raconte l’histoire du voyage de Marie et Joseph, de la naissance de Jésus et de l’arrivée des Rois Mages, guidés par l’étoile du berger.

Chacune des six parties propose un effectif instrumental et vocal différent, mais fonctionne comme la cantate, en une alternance entre récitatif, air et choral.