Chapitres
Symphonie n° 3 en
la mineur dite
« Écossaise », op. 56
Les clés de l'œuvre
Date et lieu
Le 3 mars 1842 au Gewandhaus de Leipzig
Époque
Romantique
Taille
Environ 40 minutes
Dimensions
Orchestre symphonique
Signe distinctif
La clarinette qui imite la cornemuse citant une mélodie populaire écossaise dans le deuxième mouvement.
Ce que nous aimons
L’atmosphère des Highlands et son romantisme frémissant.
Nous vous conseillons
Le Vaisseau fantôme de Richard Wagner pour la similitude avec les chromatismes du troisième mouvement.
Aujourd’hui, au crépuscule, nous sommes allés visiter le palais de Holyrood, où la reine Marie [Stuart] a vécu et aimé. […] Je crois avoir trouvé le début de ma symphonie écossaise.
Les voyages forment la jeunesse. L’adage se révèle particulièrement pertinent pour Felix Mendelssohn. Lorsque ce fils d’un riche banquier se voit offrir par ses parents un voyage de trois ans à travers l’Europe en récompense de ses brillantes études, il va puiser dans cette tournée une foule d’éléments pour sa musique.
L’Écosse l’impressionne particulièrement, pays dans lequel il va successivement trouver l’inspiration pour deux œuvres à venir. Le château en ruines de la reine Marie Stuart (1542 – 1587) lui fournit d’abord les premiers motifs de sa future Symphonie « Écossaise », puis l’île de Staffa lui donne les idées de sa future ouverture Les Hébrides ou la Grotte de Fingal.
Sans doute le musicien était-il enclin à laisser son esprit s’imprégner de la beauté rude des Higlands grâce à ses lectures comme la pièce Marie Stuart de Shiller, les romans de Walter Scott ou les poèmes du barde légendaire Ossian qui enflammèrent l’Europe.
Mais c’est seulement à 33 ans que Felix Mendelssohn achève et crée « L’Écossaise » au Gewandhaus de Leipzig où il est chef : « cette symphonie m’échappe à mesure que je crois la tenir », déclare-t-il même. Elle est pourtant aujourd’hui l’une de ses plus connues et connaît tout de suite un grand succès, que ce soit à sa création à Leipzig ou un mois plus tard à Londres.
Nul doute que les paysages grandioses des Highlands, leurs ciels tourmentées, leurs ruines chargées de légendes imbibent la partition. Pour autant, la musique n’est ni descriptive ni « folklorique ». Elle reflète davantage les impressions ressenties, mémorisées et exaltées par le compositeur.
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Hendrick ter Brugghen - Wikimedia Commons
Écrite en quatre mouvements déployés selon un flot continu, elle débute par un premier mouvement en la mineur, une tonalité associée à la mélancolie.
L’introduction sur un rythme de marche solennelle amène un Andante où hautbois, clarinettes, bassons et cors chantent une ballade semblant sortie tout droit d’une légende ancienne, suivie d’un Allegro un poco agitato qui fait entendre un deuxième thème en mi mineur. Çà et là, des chromatismes orageux préfigurent Le Vaisseau fantôme de Richard Wagner tandis que le mouvement se termine par un retour à l’introduction lente.
Le deuxième mouvement, un Scherzo au rythme intense, est le plus emprunt de couleur celtique. Avec un motif confié à la clarinette, bâti sur la gamme pentatonique (gamme à cinq sons), Mendelssohn imite la cornemuse, instrument emblématique de la musique populaire écossaise.
Le troisième mouvement, un Adagio, semble une longue et belle rêverie chantée par les violons, tandis que le dernier mouvement, gai et plein de souffle, se termine par un finale triomphant – peut-être une allusion au couronnement de la reine Victoria, à qui est dédiée la partition.
Isabelle Stibbe
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