Chapitres
Symphonie n° 3, op. 36
Les clés de l'œuvre
Date et lieu
1847 à Paris
Époque
Romantique
Taille
Une bonne demi-heure
Dimensions
2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 2 cors, timbales, cordes
Signe distinctif
L’utilisation de timbales sans les associer à des trompettes
Ce que nous aimons
Les thèmes développés dans un discours qui retient sans cesse l’attention, ainsi que l’utilisation parfaitement maîtrisée des couleurs instrumentales.
Nous vous conseillons
Les Symphonies n° 1 et 2, bien sûr, mais aussi celles de contemporains comme George Onslow et Théodore Gouvy.
Il n’est aucun musicien qui ne se souvienne de la symphonie que Mme Farrenc a fait exécuter au Conservatoire, une œuvre forte et virile où la beauté des chants rivalise avec la splendeur et la variété de l’harmonie.
« Louise Farrenc, c’est le phénomène de la vie musicale française de la première moitié du XIXe siècle », affirme Florence Launay, musicologue et autrice d’un ouvrage sur les compositrices en France au XIXe siècle.
La musicienne n’est certes pas la seule compositrice réputée de son époque, mais son destin est exceptionnel. Contrairement à Clara Schumann ou Fanny Mendelssohn qui, une fois mariées, durent mettre un terme à leurs activités de compositrices et d’interprètes publiques, Louise fut non seulement acceptée comme telle, mais soutenue par son époux. Aristide Farrenc, conscient du talent de Louise, alla même jusqu’à éditer ses œuvres pour en assurer la diffusion.
Louise Farrenc arrêta de composer à la mort de sa fille, Victorine, pianiste surdouée, disparue à l’âge de 32 ans. Louise Farrenc se consacra alors à l’enseignement au Conservatoire de Paris.
Après s’être distinguée dans de nombreuses compositions pour piano, instrument qu’elle enseigne au Conservatoire, Louise Farrenc devient l’une des premières – et rares – femmes à s’attaquer au genre symphonique, alors peu en vogue à Paris et réputé particulièrement exigeant… donc masculin !
Ainsi, Castil-Blaze écrit en 1845 au sujet de sa Première symphonie : « C’est parmi les hommes que Mme Farrenc doit chercher ses rivales ». Parlant de sa Troisième symphonie, un
autre critique, Adolphe Giacomelli, salue « une œuvre forte et virile » tandis que l’anthropologue Honoré Chavée décrit « les traits et les formes cérébrales d’une femme à la stature élevée, à l’aspect presque viril… ».
Pourtant, Louise Farrenc n’est pas arrivée là par hasard. Née dans une famille d’artistes, elle montre très tôt des talents pour la musique, et étudie la composition auprès d’Anton Reicha, ami de Beethoven et professeur au Conservatoire de Paris. Il s’agit d’un privilège rare pour une femme à l’époque, l’institution réservant cette formation aux seuls élèves masculins.
Concert Colonne
André Devambez - Wikimedia Commons
Sa Troisième symphonie, terminée en 1847, est créée par le prestigieux orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire lors du concert du 22 avril 1849 où étaient aussi programmées Les Ruines d’Athènes et la Cinquième symphonie de Beethoven.
Florence Launay considère la partition comme un « hommage à Mozart et Beethoven, autant au niveau des thèmes que des couleurs instrumentales. » Signe de sa reconnaissance, la symphonie est reprise en 1850 au Conservatoire de Genève, puis trois ans plus tard à Paris par la Société Symphonique – créée par Aristide Farrenc – et enfin en 1863 à Bruxelles.
Le deuxième mouvement, Adagio cantabile, fut rejoué à Paris en 1875, quelques mois avant la disparition de la compositrice.
Redécouverte depuis quelques années, l’œuvre symhonique de Louise Farrenc incite à défricher celle d’autres compositrices du XIXe siècle. En Europe, elles ont pour noms Alice Mary Smith – première Britannique à avoir écrit une symphonie, Emilie Mayer – autrice allemande de huit symphonies ! ou Elfrida Andrée – également chef d’orchestre ; aux États-Unis, Amy Beach.
Toutes méritent d’être enfin reconnues.
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