Chapitres
Symphonie en sol majeur Wq. 180
Les clés de l'œuvre
Date et lieu
1765, Berlin
Époque
Classique
Taille
12 minutes environ
Dimensions
Orchestre à cordes avec deux cors et deux hautbois
Signe distinctif
La clarté, l’entrain rythmique.
Ce que nous aimons
L’élégance positive des Lumières.
nous vous conseillons
Les concertos du même compositeur, son Magnificat Wq. 215.
Un musicien ne peut émouvoir les autres s’il n’est ému lui-même.
C’était la Prusse des Lumières. À Potsdam, le château de Sans-Souci et son bâtisseur, le roi-flûtiste Frédéric le Grand, despote éclairé, ami de Voltaire et adversaire de la Grande Catherine, impératrice de toutes les Russies.
À Berlin, une société prospère d’amateurs accueillant des concerts dans leurs salons. Entre ces deux mondes se déroule la première carrière de Carl Philipp Emanuel Bach, fils de Johann Sebastian et virtuose du clavier, entré au service de Frédéric à vingt-six ans.
Premier claveciniste du roi, il côtoie à la Cour le professeur de ce dernier, Johann Joachim Quantz, ainsi que les frères Johann Georg et Franz Benda, Carl Heinrich et Johann Gottlieb Graun, ou encore Johann Gottlieb Janitsch.
Ces musiciens forment à la fois l’orchestre du souverain – l’un des plus grands d’Allemagne avec sa quarantaine de virtuoses – et ce qu’il est convenu d’appeler l’École de Berlin, creuset d’un style galant et sentimental qui inaugure le classicisme.
A musical party
Gawen Hamilton - The Fitzwilliam Museum
Bach n’est pas le mieux en cour, on lui préfère d’autres collègues compositeurs. Cette relative frustration lui permet de se rendre souvent en ville, où il enseigne et produit ses symphonies devant les cercles de mélomanes.
Leur publication, comme celle de ses concertos, fera de lui l’un des compositeurs les plus célèbres d’Allemagne. Consolation pour celui qui échoue en 1750 à reprendre le poste de son défunt père à Leipzig, et qui devra attendre 1768 pour obtenir celui de son parrain Telemann à la tête des églises de Hambourg.
Ce n’est donc pas dans un cadre comme celui du Concert à Sans-Souci peint en 1852 par Adolph Menzel, où Bach au clavier accompagne Frédéric sur sa flûte, qu’il faut imaginer la Symphonie en sol majeur Wq. 180.
Plutôt dans quelque salon élégant qui lui inspire l’entrain racé du premier mouvement, Allegro di molto dont l’effervescence rythmique obéit à une carrure assurée.
Le Largo central adopte une tonalité pathétique, une intimité douloureuse où n’interviennent que les cordes.
Cors et hautbois reviennent dans un finale Allegro assai à l’allure affable, où des traits brillants viennent animer la marche tranquille des premières mesures.
Composée en 1765, l’œuvre appartient aux derniers élans du grand quart de siècle berlinois, avant les deux décennies hambourgeoises qui verront Bach composer ses meilleures partitions sacrées.
Quelle qu’ait été la reconnaissance de la cour, le musicien avait bien senti le nouveau goût citadin, libéral, positif dans son propos, élégant dans sa forme qui reflète le triomphe de la raison.
Luca Dupont-Spirio
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