Chapitres
Symphonie n° 5
en si bémol majeur, D. 485
Les clés de l'œuvre
Date et lieu
Automne 1816 à Vienne
Époque
Romantique
Taille
27 minutes environ
Dimensions
Identiques à celles de la Symphonie n° 40, orchestre sans timbales ni trompettes, et sans clarinettes.
Signe distinctif
La parenté avec la Quarantième symphonie de Mozart, notamment le menuet (3e mouvement).
Ce que nous aimons
La grâce classique portée par le souffle du romantisme.
Nous vous conseillons
Schubert, Ouverture en ré majeur « dans le style italien », D. 590.
Ô Mozart, immortel Mozart, combien, ô combien sont innombrables les empreintes bienfaisantes d’une vie meilleure et plus lumineuse que tu as laissées dans nos âmes !
C’est à l’école, dans sa Vienne natale, que Schubert découvre les symphonies de Mozart.
Admis à onze ans dans le chœur de la chapelle impériale, il devient pensionnaire du Stadtkonvikt, collège d’élite ouvert aux familles modestes. L’établissement accorde une place importante à la musique, et peut s’enorgueillir d’un excellent orchestre. Schubert y rejoint le pupitre des seconds violons, dont le chef d’attaque, Joseph von Spaun, restera son ami à jamais. Ensemble, les élèves jouent Haydn, Beethoven et Mozart, dont la Quarantième symphonie produit une forte impression sur le jeune compositeur.
Car déjà Schubert compose. Initié à la musique par un père instituteur, puis par l’organiste de sa paroisse, il suit parallèlement aux classes du konvikt les leçons d’Antonio Salieri.
Ce dernier, maître de chapelle à la cour, l’encourage vainement à imiter les Italiens. L’adolescent préfère les Viennois de la « première école », Mozart notamment, dont il partage la précocité.
À treize ans, il compose une Fantaisie pour deux pianos ; à seize, auteur de plusieurs Lieder et quatuors, il écrit sa Première symphonie pour l’orchestre du collège, avec une dédicace au directeur. Ses débuts dans un genre où il s’avèrera prolifique.
Le chêne et le roseau
Achille Etna Michallon - The Fitzwilliam Museum
Encore lui faut-il trouver une carrière. À seize ans toujours, il quitte le konvikt – malgré une promesse de bourse – pour suivre une formation de professeur, avant d’exercer dans l’école de son père.
Commencent alors les « années miraculeuses » : entre la maison paternelle, le cercle d’esthètes qu’il fréquente et les échanges avec Thérèse Grob, sa première flamme, Schubert compose à un rythme effréné. Ses premiers chefs d’œuvre voient le jour, notamment Le Roi des aulnes et Marguerite au rouet.
Nouveau tournant à l’automne 1816 : alors qu’il renonce définitivement à épouser Thérèse, faute d’une meilleure situation, il quitte le toit familial pour s’installer chez un ami, le riche dandy Franz von Schober. La Cinquième symphonie, écrite au même moment, ouvre sur un sourire cette période d’indépendance.
Créée lors d’une soirée chez le violoniste Otto Hatwig, qui réunit chez lui une coterie d’amateurs, l’œuvre semble pensée pour ce cadre domestique. Une seule flûte, pas de clarinettes, de trompettes ni de timbales : légère, l’instrumentation invoque l’esprit du classicisme.
C’est bien lui qui parcourt un premier mouvement lumineux et un Andante rêveur, où souffle, sous des motifs ciselés, une brise de nostalgie. « Mozartienne » de langage, la partition l’est surtout dans son menuet, dont la tonalité et le dessin mélodique rappellent celui de la Quarantième symphonie.
Un finale enjoué, espiègle, qui évoque plutôt les Londoniennes de Haydn, conclut l’œuvre sur un souvenir des Lumières.
Luca Dupont-Spirio
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