Chapitres
Symphonie n° 41
en ut majeur K. 551
« Jupiter »
Les clés de l'œuvre
Date et lieu
10 août 1788, Vienne
Époque
Classique
Taille
5 minutes pour les musiciens pressés, sinon 40 minutes
Dimensions
Flûte, 2 hautbois, 2 bassons, 2 cors, 2 trompettes, timbales, cordes
Signe distinctif
Le dernier mouvement est construit sur le modèle de la fugue, l’une des formes musicales les plus complexes.
Ce que nous aimons
La synthèse entre l’apparente simplicité et le savoir-faire technique de Mozart.
Nous vous conseillons
Les deux symphonies précédentes (n°39 et n°40), composées en même temps que la n°41, et qui forment un triptyque.
La symphonie ‘‘Jupiter’’ est l’une des plus grandes créations de Mozart. Dans le finale, toutes les idées se superposent et fusent les unes après les autres comme un feu d’artifice. Accumulation de lignes musicales, prolifération de couleurs. Une ingéniosité sans limite, aux portes de l’imaginable.
À l’été 1788, Wolfgang Amadeus Mozart est dans une situation difficile ; malgré le succès de son opéra Don Giovanni, créé à l’automne 1787 à Prague, le compositeur doit faire face à de graves difficultés financières qui le poussent à déménager dans un faubourg de Vienne, où son isolement contraste avec l’intense activité sociale et artistique des précédentes années.
Ce contexte de détresse sera pourtant des plus prolifiques ; outre de nombreuses œuvres de musique de chambre, Mozart compose coup sur coup trois symphonies, qui seront ses dernières : la 39e (K.543, achevée le 26 juin), la 40e (K.550, 25 juillet), et la 41e (K.551, 10 août).
On ne sait rien des raisons qui ont motivé la composition de ces œuvres, bien que certains biographes évoquent la perspective de concerts à Vienne, et d’autres une hypothétique tournée (avortée) en Angleterre.
Mozart est un homme de théâtre, et sa dernière symphonie illustre tout particulièrement son talent dramatique, qu’il développe même dans la musique instrumentale « pure ».
Jupiter et Thétis
Jean-Auguste-Dominique Ingres - Wikimedia Commons
Ainsi dans le mouvement initial, les trois premiers accords de l’orchestre, vigoureux et percussifs, rappellent les trois coups du brigadier qui annoncent le commencement d’une pièce.
Plus loin, l’énergie du second thème se perd subitement dans un silence mystérieux… qui explose dans une tonalité tragique ! Un tragique qui, du reste, ne se prend pas vraiment au sérieux et cède immédiatement la place à la jovialité initiale.
Peu après cet épisode éprouvant, un nouveau silence… d’où émerge avec nonchalance Un Bacio di mano, un air léger pour voix et orchestre que Mozart a composé quelques mois plus tôt ! Ainsi s’enchaînent les surprises, avec la virtuosité technique qu’on connaît chez le maître de Salzbourg.
Le second mouvement porte l’indication « Andante cantabile » : preuve que la voix occupe toujours une place centrale dans le style mozartien. Le chant de l’orchestre s’épanouit ici dans une atmosphère plus solennelle.
Après l’insouciance du troisième mouvement, Mozart conclut par un tour de force symphonique : le dernier mouvement présente tour à tour quatre thèmes musicaux qui sont ensuite travaillés et combinés, comme autant de personnages d’opéra qu’il convient de réunir dans l’allégresse de la dernière scène.
Yann Breton
Autres ressources associées
Contenu lié
Direction… Varsovie et Katowice
Bibliothèque
Retrouver les ressources associées à cette œuvre dans notre bibliothèque numérique.Vous aimerez aussi
Dans le même thème