Chapitres
Fidelio
Les clés de l'œuvre
Date et lieu
Les deux premières versions ont été créées respectivement les 20 novembre 1805 et 29 mars 1806 au Theater an der Wien, la troisième le 23 mai 1814 au Kärntnertortheater de Vienne.
Époque
Romantique
Taille
2h15
Dimensions
Opéra en deux actes.
Signe distinctif
Le seul opéra de Beethoven, 4 ouvertures différentes.
Ce que nous aimons
Son message de liberté et de fraternité, héritage de la Révolution française.
Nous vous conseillons
la Neuvième symphonie de Ludwig van Beethoven.
J’écris à présent un opéra. La principale figure est en moi, devant moi, partout où je vais, partout où je reste. Jamais je n’ai été à une telle hauteur.
Dans le bouillonnement d’une époque marquée par les guerres napoléoniennes, dans les désillusions qui ont suivi les espoirs de la Révolution française, Ludwig van Beethoven va trouver la matière de son opéra Fidelio, le seul qu’il ait mené à son terme. Il s’inspire d’un fait divers survenu en France sous la Terreur, devenu un livret tiré d’un mélodrame de Jean-Nicolas Bouilly, Léonore ou l’Amour conjugal.
Cette histoire d’un noble (Florestan), jeté en prison par un despote (Pizzaro), et qui sera délivré par son épouse (Léonore), travestie en homme sous le nom de Fidelio, permet au compositeur de traiter plusieurs thèmes qui lui sont chers : la fraternité, la fidélité conjugale, le triomphe sur l’injustice. Ces trois thèmes constituent le socle de ses convictions d’homme des Lumières et il n’est pas anodin que le chœur final de Fidelio préfigure l’Hymne à la joie de sa Neuvième symphonie, œuvre entièrement imprégnée de l’idéal universaliste.
Pour autant, une fois le livret trouvé et traduit en allemand par Joseph Sonnleithner, l’accouchement de la partition est long et se fait au forceps. L’unique opéra de Beethoven donne lieu à plusieurs versions : la création donnée en 1805 ne connaît pas le succès et conduit le compositeur, sur demande de ses amis, à procéder à des coupes pour aboutir à une deuxième version en 1806 avant de livrer une troisième version remaniée en profondeur en 1814 et avec un livret également révisé par Georg Freidrich Treitschke – celle qui est le plus souvent représentée aujourd’hui. Quant aux ouvertures, elles sont au nombre de quatre : 3 intitulées Leonore (n° 1, 2, 3) et la 4e Fidelio.
Fidelio
Hermann Kaulbach - Source gallica.bnf.fr / BnF
Comme La Flûte enchantée de W. A. Mozart, composée seulement 14 ans avant, Fidelio relève du Singspiel, un genre où alternent parties chantées et dialogues en langue allemande. Si la plupart des commentateurs s’accordent à trouver les vers de Joseph Sonnleithner relativement pauvres, cela n’a pas empêché Beethoven de composer une musique qui les dépasse et les transcende. Son opéra commence sur un mode léger, dans le style du théâtre populaire viennois, avec un duo en forme de querelle d’amoureux entre Marzelline, la fille du geôlier, et son fiancé Jaquino, puis chemine progressivement vers le grand opéra, quand Florestan apparaît au IIe acte, et même vers l’oratorio à la toute fin.
En repoussant les limites de l’opéra, Beethoven adopte une attitude typiquement romantique : exprimer les troubles de son âme. Comment ne pas voir dans Florestan, enfermé dans sa prison, le drame intérieur que connaît le compositeur enfermé dans sa surdité ? Comment ne pas lire dans l’apothéose finale célébrant la fidélité conjugale, les aspirations d’un homme demeuré célibataire ? La musique sublime ses tourments tant elle est porteuse d’élévation spirituelle. Richard Wagner y voyait même la naissance du drame musical moderne.
Isabelle Stibbe
Clefs d'écoute
Pensés comme un propos introductif sur le programme, ces avant-concerts apportent des clés d’écoute et d’interprétation au travers d’exemples concrets et d’extraits musicaux.
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