Chapitres
Symphonie n° 29
en la majeur
K. 201
Les clés de l'œuvre
Date et lieu de création
Salzbourg, mars-avril 1774
Époque et durée
Classique, 21 minutes
Dimensions
Orchestre
Signes distinctifs
Une des symphonies du tournant, chez W. A. Mozart, vers la maturité
Ce que nous aimons chez elle
L’attention accrue portée à la structure temporelle et au développement des idées musicales.
Ils en ont parlé
« Une des plus belles créations de Mozart ». Alfred Einstein, Mozart, Paris, Gallimard, 1991
Si vous l’avez aimée, nous vous conseillons
Ludwig van Beethoven, Concerto pour piano n° 4.
Mozart signe là à la fois une ligne d’aboutissement, et un point de départ vers l’avenir.
La période 1772-1774, clôturée par cette symphonie, est celle qui voit jour au tiers de la production des symphonies de Wolfgang Amadeus Mozart. Le compositeur ne reviendra pas avant 1778 au genre de la symphonie, étant alors intéressé par d’autres genres musicaux : concerto, quatuor à cordes, opéra. Achevée le 6 avril 1774, l’œuvre marque un premier point d’aboutissement du style mozartien qui, en ruptureavec le goût galant de ses compositions, cède au plus tourmenté Sturm und drang, mouvement de radicalisation esthétique illustré en littérature notamment par Friedrich Maximilian Klinger et Johann Wolfgang von Goethe : après l’embellie, le mauvais temps. Ici, cors et hautbois sans trompettes pour cette symphonie qui revient à des dimensions orchestrales plus nuancées par rapport à la 28e. La mélodie en notes répétées du premier mouvement, séquencée sur un début de gamme, ne sera pas sans inspirer le L. van Beethoven du Quatrième concerto pour piano. Sa réitération au tutti se fait sous la forme d’un canon à la sixte entre violons et basses, illustrant les velléités contrapuntiques du jeune compositeur de dix-huit ans. Le second thème, gracieux et presque ironique avec ses notes répétées, est confié aux violons avant que l’orchestre entier ne clôture l’exposition. Le développement,ramassé, a l’originalité d’énoncer en son sein une nouvelle idée. Et deuxième fait notable, pour donner plus d’ampleur à ce premier volet de la symphonie, W. A. Mozart, à la fin de la réexposition, lance un petit développement terminal qui vient conclure le mouvement avec brio.
L’Andante, digne des meilleures inspirations de Joseph Haydn, est d’une réelle noblesse et très inventive mélodiquement : les contrechants se superposent aux idées initiales, et les dialoguesinstrumentaux insufflent une belle vivacité d’échanges et une réelle diversité de configurations orchestrales. Dans sa suite, le menuet fait la part belle aux rythmes pointés qui animent un discours énergique et solennel. À son opposé, le trio plus intimiste, d’une sensualité heureuse, ne renonce pas ensuite à des chromatismes piquants.
Enfin, le final, au motif digne d’un sujet de fugue, rappelle le premier mouvement avec son saut d’octave caractéristique. Construit selon le parcours d’une forme-sonate, le mouvement est solidement structuré, avec un développement central d’une belle ampleur et d’un contrepoint raffiné, derrière l’esprit vif-argent de ses thèmes. Le second, typiquement galant, est confié aux seconds violons, dans une tessiture chaleureuse. Des appels de chasse viennent ponctuer le discours, venant ajouter du relief à ce final crépitant : W. A. Mozart signe là à la fois une ligne d’aboutissement, et un point de départ vers l’avenir.
Guillaume Le Dréau
Autres ressources associées
Contenu lié
Mozart à trois chefs
Vous aimerez aussi
Dans le même thème