Chapitres
Sinfonia su motivi dello Stabat del celebre Rossini
Les clés de l'œuvre
Date et lieu
1843, Naples (?)
Époque
Romantique
Taille
18 minutes
Dimensions
Un orchestre symphonique qui assume à lui seul le rôle des chanteurs solistes, du chœur et de l’accompagnement instrumental.
Signe distinctif
Reprend et retravaille une grande partie des thèmes du Stabat Mater de Rossini.
Ce que nous aimons
Le charme de Rossini, à la fois fervent et jovial, dans un format plus concis que l’original.
Nous vous conseillons
Le Stabat Mater original de Rossini, où vous retrouverez tous les thèmes musicaux de l’œuvre de Mercadante.
[…] il renouvelait l’amorce de ses pistolets, lorsqu’il entendit un homme qui s’avançait dans
le bois en chantant très bien un air délicieux de Mercadante, alors à la mode en Lombardie. « Voilà qui est d’un bon augure ! » se dit Fabrice.
La Sinfonia su motivi dello Stabat del celebre Rossini (Symphonie sur des motifs du Stabat Mater du célèbre Rossini) s’inscrit dans une série d’hommages rendus par Saverio Mercadante à ses contemporains, et qui constituent une part importante de ses 43 Sinfonie (ouvertures).
En 1834, Mercadante avait déjà composé un Hommage à Bellini, auquel allaient suivre les Souvenirs de Donizetti, puis les trois Sinfonie consacrées à Gioacchino Rossini. Et pour cause : Rossini avait repéré Mercadante lors d’un concert donné au conservatoire de Naples par le jeune compositeur. Puis en 1836, Mercadante put tenter sa chance sur la scène parisienne grâce à l’aide de Rossini, alors directeur du Théâtre italien.
L’histoire de cette Sinfonia commence avec celle de l’œuvre dont elle s’inspire. Rossini, qui ne compose presque plus depuis 1829, accepte la commande d’un prélat espagnol du nom de Varela, à la condition expresse que l’œuvre ne soit pas éditée.
Après avoir achevé six des dix numéros de son Stabat Mater, Rossini, souffrant, laisse à Giovanni Tadolini, nouveau directeur du Théâtre italien, le soin d’achever l’œuvre. La création a lieu en 1833, à Madrid.
Lamentation at the Foot of the Cross
Henri Lehmann - Artvee
La Sinfonia réutilise sept thèmes musicaux de l’œuvre originale. Avec Mercadante, le Stabat Mater de Rossini quitte l’église pour atterrir sur les planches du théâtre.
L’introduction fiévreuse du n° 8 « Inflamatus et accensus » (« Des flammes et du feu / Viens me défendre, ô Vierge ») devient le spectaculaire lever de rideau de la Sinfonia. Les vents s’emparent ensuite du n° 1, « Stabat Mater dolorosa » (« Debout, la Mère de Douleur / se tenait en larmes près de la croix ») : un thème basé sur le motif de la croix, avec des entrées en canon qui rappellent la musique d’église.
Mais la dévotion cède assez vite la place à un air gracieux où les bois de Mercadante se substituent aux voix de Rossini et, en l’absence du texte original (« Quel homme ne pleurerait / En voyant la Mère du Christ / En un tel supplice ? »), la mélodie affiche un caractère de bonhommie assumée.
Et que penser du n° 6 qui, dans un climat d’allégresse, fait chanter en duo la flûte et la clarinette sur une mélodie née des mots « Ô sainte Mère, / Fixez les plaies du Crucifié / Au fond de mon cœur ? ».
Charmante en tout point, cette Sinfonia connut un succès unanime à son époque et témoigne du talent vocal et dramatique des deux compositeurs.
Yann Breton
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