Chapitres
La Damnation de Faust « Marche Hongroise »
Les clés de l’œuvre
Date et lieu
Le 6 décembre 1846 à l’Opéra Comique
Époque
Romantique
Taille
Presque 5 minutes
Dimensions
Pour ce concert, 42 violons, 12 altos, 10 violoncelles, 8 contrebasses, harpe, 5 flûtes, 4 hautbois, 4 clarinettes, 4 bassons, 4 cors, 4 trompettes, 3 trombones, 1 ophicléide, timbales et percussions
Signes distinctifs
Son orchestration éblouissante.
Ce qu'on aime
Son énergie.
Nous vous conseillons
La 15e Rhapsodie hongroise de Liszt, « marche de Rákóczy » de 1840.
C’est peut-être dans le caractère résolument fragmentaire des Rhapsodies hongroises que Berlioz trouva son inspiration, dans les couleurs du rythme luxuriant et du chatoiement de l’ornementation, de la sauvage liberté de la forme créée par Liszt…
Dans ses Mémoires, Berlioz s’est montré particulièrement prolixe sur la genèse de sa Marche hongroise créée lors du voyage entrepris en 1846 enEurope centrale, où sa réputation était déjà au plus haut grâce à Liszt qui avait fait connaître sa Symphonie fantastique par une réduction virtuose pour piano : « Un amateur de Vienne, bien au courant des mœurs du pays que j’allais visiter, était venu me trouver avec un volume de vieux airs quelques jours auparavant. Si vous voulez plaire aux Hongrois, me dit-il, écrivez un morceau sur un de leurs thèmes nationaux ; ils en seront ravis et vous me donnerez au retour des nouvelles de leurs Elien (vivat) et de leurs applaudissements. En voici une collection dans laquelle vous n’avez qu’à choisir. »
Berlioz suivit ce conseil. Il choisit pour thème une célèbre marche en l’honneur du prince François II Rákóczy (1676 – 1735), héros national pour son rôle joué lors de la guerre d’indépendance (1703-1711) contre les Habsbourg.
Qu’il l’ait composée en une seule nuit, comme il l’affirme dans ses Mémoires, est sujet à caution : il semble matériellement impossible d’avoir pu copier autant de notes et de parties d’orchestre en si peu de temps.
Qu’importe ! Le conseil du Viennois était bon : la partition souleva l’enthousiasme du public et incita le compositeur à l’inclure dans sa Damnation de Faust, quitte à transposer l’action de son opéra dans les plaines de Hongrie.
Faust in his study, watching a magic disk
George Bickham - Rijksmuseum
La marche débute par un appel des cors et trompettes dans un tempo allegro marcato, suivi par le premier thème de la marche militaire énoncé par les bois puis repris à l’identique.
Un second thème lui succède, accompagné par les cordes, puis le premier thème revient modifié, avec les cordes qui répondent aux bois.
Viennent ensuite un nouveau thème, un thème intermédiaire puis un développement qui reprend, dans une orchestration éblouissante, tous les motifs déjà entendus. Environ une minute avant la fin, un immense crescendo se fait entendre, tout l’orchestre monte en puissance pour terminer fortissimo avec une coda étourdissante.
De sa Damnation de Faust, Berlioz écrira : « Je regarde cet ouvrage comme l’un des meilleurs que j’aie produits ». Hélas, le public de l’Opéra Comique ne put partager son avis : en raison du temps exécrable, il ne se déplaça guère. « Comme si j’avais été le dernier des élèves du Conservatoire », note amèrement Berlioz.
Qu’il soit rassuré : sa marche hongroise, fréquemment jouée au concert sous forme d’extrait symphonique, est aujourd’hui devenue l’un de ses morceaux les plus célèbres.
Isabelle Stibbe
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