Chapitres
Symphonie n° 1
en do mineur

Emilie Mayer
Depuis quelques années, les noms de Clara Schumann, Louise, Farrenc, Mel Bonis ou encore Florence Price fleurissent à l’affiche des concerts ou dans les programmes des nouveautés discographiques. Parmi ces créatrices, celui d’Emilie Mayer reste pour le moment largement méconnu – du moins en France.
Pourtant, par l’ampleur de sa production et la finesse de son inspiration, elle mérite une large reconnaissance. Son catalogue, considérable, comprend notamment huit symphonies, quinze ouvertures, un concerto pour piano, beaucoup de musique de chambre, dont sept quatuors à cordes. Elle n’a pas délaissé le piano, lequel lui a inspiré Humoresques, Impromptu, diverses pièces de salon ou cette curieuse Allemande fantastique.
Symphonie n° 1
D’abord marqué par le classicisme viennois, son langage musical subit progressivement l’influence de Beethoven, puis du romantisme. Sa Symphonie n° 1 de 1847, en do mineur, date de l’époque où elle étudiait encore avec Carl Loewe, souvent comparé à son contemporain Schubert.
Après une courte introduction Adagio, dont les rythmes pointés semblent évoquer une marche funèbre – une noirceur que nuancent les volutes de la flûte – l’Allegro energico s’élance, vigoureux et plein d’allant. Les violons exposent la suave mélodie du deuxième mouvement, Adagio.
Un deuxième motif se fait plus extraverti – on remarquera les courtes incises des cors. Une atmosphère apaisée, quelque peu pastorale parcourt cette page gracieuse et pleine de charme. Une joie débonnaire emplit l’Allegro vivace, riche en interventions des flûtes, hautbois et bassons. Un Minuetto modère l’espace de quelques instants cette ardeur, avant que ne reprenne le rythme initial.
Le Finale s’ouvre sur quelques mesures Adagio avant qu’un Allegro conquérant ne s’empare de toutes les forces de l’orchestre.
Presque fébrile, le thème principal s’impose puissamment. Les dernières mesures sont l’occasion de savoureux solos des cors. Un Brio réjouissant conclut cette très plaisante partition où passent fugitivement les ombres de Mozart, Schubert et Mendelssohn. Au-delà de ces influences, bien compréhensibles s’agissant d’une compositrice alors encore en pleine formation, éclate ici un métier déjà très sûr et une personnalité bien affirmée.
Par Bertrand Boissard
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