Souvenirs d’Écosse

Pourquoi les compositeurs du XIX^e ont-ils été si inspirés par l’Écosse ?

C’est étroitement lié au mythe d’Ossian. Entre 1761 et 1765 ont été publiés et traduits par James Macpherson des compilations de poèmes supposément écrits par le barde Ossian au III^e siècle. Malgré le scepticisme autour de leur authenticité, ces textes ont eu un grand succès et une influence importante sur la production artistique du XIX^e siècle, en littérature, peinture, musique…

Si l’ossianisme et la celtomanie ont connu un tel engouement, c’est que leurs thèmes faisaient écho à ceux du début du romantisme : d’une part, la recherche de racines antiques – autres que la Grèce et Rome pour l’Angleterre, d’autre part, l’éveil des nationalismes qui incitait à construire une identité des peuples puisées dans des origines (supposées ou avérées) et à apprécier les légendes et la magie, enfin la place importante de la nature.

Nimbée de brume mystérieuse, la splendide nature écossaise avait de quoi susciter la fascination des romantiques.

Comment avez-vous bâti ce programme autour de l’Écosse ?

J’ai conçu ce programme à travers plusieurs compositeurs du début et du milieu du XIX^e siècle, qui ont chacun été inspirés par l’Écosse et Ossian.

Beethoven a été sollicité par un éditeur anglais pour arranger des chansons populaires pour voix et petit ensemble. Mendelssohn s’est rendu en Écosse et en Angleterre à de nombreuses reprises.

Niels Gade a choisi le thème d’Ossian pour son premier opus. Cette ouverture a connu un grand succès et l’a révélé au grand public. Il écrira ensuite une grande fresque sur un épisode d’Ossian : Comala.

Je voulais un programme à la fois symphonique et vocal, avec une grande variété de pièces : ouverture, chants (mélodies), symphonie, etc. Et j’avais aussi envie de « redécouvrir » les Scottish Songs de Beethoven à travers une orchestration de Franck Krawczyk, avec lequel j’ai une fidèle collaboration.

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