Magic Mozart
Magique, la musique de Mozart ? Insula orchestra prend l’expression au pied de la lettre et propose un cabaret inédit autour de La Flûte enchantée. L’ensemble de Laurence Equilbey s’associe au chorégraphe Philippe Decouflé pour interroger la magie dans la musique de Mozart avec le spectacle :
« Magic Mozart … concert spectaculaire ! ».
La magie dans la musique de Mozart
Magic Mozart - La Seine Musicale
Juien Benhamou
Dans toutes ces œuvres, Mozart apparaît sous toutes les facettes, parfois léger ou humoristique, souvent gai et amoureux – magicien, toujours.
Magique, la musique de Mozart ? Insula orchestra prend l’expression au pied de la lettre et propose un spectacle inédit autour de quelques-uns de ses plus beaux airs d’opéra. Après bien des péripéties sanitaires, le danseur et chorégraphe Philippe Decouflé a accepté de s’emparer de ce programme musical construit par Laurence Equilbey autour de la magie noire, celle qui jette des sorts maléfiques, la magie blanche qui ensorcèle avec bienveillance et la magie rouge qui déclenche l’amour.
Quelle que soit sa couleur, il semble que Mozart se soit toujours intéressé à la magie ou aux phénomènes occultes. Sans doute son appartenance à la franc-maçonnerie est-elle une cause ou une conséquence de son attrait pour les rituels.
La Flûte enchantée, qui contient le merveilleux dans son titre même, en est l’illustration la plus évidente. Guidé par sa flûte magique, le jeune prince Tamino se voit soumis à plusieurs rites de passage (l’eau, le feu) pour accéder à la sagesse tandis que l’oiseleur Papageno l’aide à délivrer Pamina à l’aide d’un carillon enchanté (glockenspiel) qui ensorcelle le garde Monostatos.
Mais bien avant son dernier opéra, écrit l’année de sa mort en 1791, son œuvre de jeunesse Bastien et Bastienne, écrite à 12 ans, comprend déjà un magicien, Colas, inspiré par le docteur Franz-Anton Mesmer (1734–1815), magnétiseur à la mode dans la Vienne de l’époque et commanditaire de l’œuvre. En guise d’hommage amusé, Mozart met dans la bouche de Colas des paroles cabalistiques : « Digui, dagui, chouri, mori » savoureusement drôles.
Dans Così fan tutte, opéra de 1790, Mozart réitère l’allusion au magnétiseur en introduisant une « pierre mesmérique » que la servante Despina agite sur les corps de Guglielmo et Ferrando pour les guérir d’un faux empoisonnement !
Conversation Galante
Jean-Baptiste Pater - Wikimedia Commons
Au-delà de ces références expresses au merveilleux, la magie de Mozart opère à d’autres niveaux. Qui mieux que lui pour créer un état d’apesanteur comme ce trio des vents dans Cosi fan tutte ? Qui mieux que lui pour parler de cet état magique qu’est l’amour ?
Il traverse comme un feu follet Les Noces de Figaro, que ce soit dans les émois du jeune Chérubin, dans le cœur blessé de la Comtesse, trahie par son époux, ou dans la plainte ambiguë de Barberine qui, en parlant de la perte de son épingle, confesse peut-être une perte plus marquante.
L’amour et le désir sont encore au cœur de Don Giovanni où le plus célèbre des libertins, dans ses deux airs, affirme son art de la séduction et sa soif de plaisirs.
Enfin, si la magie peut se définir par la transformation d’un état à un autre, comment ne pas évoquer le vin qui enivre, celui-là même que le valet Pedrillo verse au gardien du palais Osmin dans L’Enlèvement au sérail (« Vivat Bacchus ! ») pour permettre aux amoureux de se retrouver ?
Aux côtés de ces airs d’opéra célèbres, Laurence Equilbey a choisi quelques pages plus rares : le réjouissant duel à l’épée tiré de La Finta semplice, le premier opéra de Mozart composé la même année que Bastien et Bastienne, la joyeuse pantomime de carnaval Pantalon et Colombine K 446, où Mozart avait attribué à lui-même le rôle d’Arlequin et celui de Colombine à sa belle-sœur Aloysia Weber, pour qui il avait déjà écrit la profonde aria « Vorrei spiegarvi, oh Dio ».
Dans toutes ces œuvres, Mozart apparaît sous toutes les facettes, parfois léger ou humoristique, souvent gai et amoureux – magicien, toujours.
Isabelle Stibbe
Projet artistique
Solistes
Olga Pudova, soprano
Adèle Charvet, mezzo-soprano
Alasdair Kent, ténor
Armando Noguera, baryton
Baptiste Allaert, Flavien Bernezet, Alexandra Naudet, Mathilde Plateau, Olivier Simola, Christophe Waksmann, Violette Wanty, performeur.euses
Ensemble
Insula orchestra
Direction
Laurence Equilbey
Mise en scène et chorégraphie
Philippe Decouflé
Conception vidéo et réalisation
Olivier Simola et Laurent Radanovic
[La musique de Mozart] est un mélange de simplicité, d’équilibre et de virtuosité : une musique complexe facile à écouter.
Connus des mélomanes comme du grand public, ces airs, duos et ensembles féériques ou maléfiques, entrecoupés d’intermèdes musicaux, se succèdent dans une sorte de cabaret animé, mis en scène par Philippe Découflé.
La Flûte enchantée, le dernier opéra de Mozart composé en 1791, l’année de sa mort, est bien sûr à l’honneur avec ses clochettes magiques, ses animaux ensorcelés et sa Reine de la nuit.
Insula orchestra invite également les personnages des Noces de Figaro, de Don Giovanni, de Cosi fan tutte, de la Finta Semplice, de Bastien und Bastienne, ou du plus rare Der Stein der Weisen (« La Pierre Philosophale »).
Magic Mozart
Julien Benhamou
Trois climats seront à l’œuvre dans ce Magic Mozart : la bienveillance de la magie blanche ; le tumulte des affects amoureux, traduction de la magie rouge – avec des airs tels que celui de la mandoline de Don Giovanni ou « Porgi amor » des Noces de Figaro ; et enfin, les tourments de la magie noire, motivée par des fins de vengeance et parfaitement symbolisée par l’air de la Reine de la Nuit, « Der Hölle Rache ».
Pour la création scénique, Insula orchestra a fait appel au danseur et chorégraphe Philippe Decouflé qui a accepté de s’emparer de ce programme musical. Il fait dialoguer chanteurs, clowns, danseurs et vidéo en direct lors de ce « Concert spectaculaire ».
Note d'intention - Philippe Decouflé
Magic Mozart - La Seine Musicale
Julien Benhamou
Je me suis détaché du contexte, de l’histoire, des pièces dont les morceaux sont issus. J’ai souhaité me laisser guider par l’énergie qui se dégage de chaque extrait.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous emparer de ce projet quand Insula orchestra vous a demandé de remplacer au pied levé le spectacle de magie initialement prévu ?
La crise de la Covid-19 nous a plongé dans un désarroi profond. C’est pourquoi, avec mon équipe, nous avons accueilli cette invitation comme une idée lumineuse pour sortir de ce marasme.
De plus, la rencontre avec l’équipe d’Insula orchestra a été très belle et inspirante. Mais reprendre au pied levé la mise en scène d’un tel projet est un véritable défi, les conditions étant très particulières dans le contexte actuel.
Comment avez-vous conçu votre mise en scène ?
En écoutant la musique et en observant ce qu’elle m’inspire. Je me suis détaché du contexte, de l’histoire, des pièces dont les morceaux sont issus. J’ai souhaité me laisser guider par l’énergie qui se dégage de chaque extrait.
L’idée est de partir de l’orchestre, de le mettre en valeur, et de ménager des interstices pour y glisser plusieurs éléments :
La danse – l’élément physique – avec trois danseuses dans une partition chorégraphique intimement reliée à la musique, portée par sa structure géométrique, son rythme et son énergie.
L’image – l’élément optique – avec trois camera-danseurs, qui filment « live » les chanteurs, les musiciens et la danse, et interagissent avec eux. Les artifices qu’offre l’image « live » modifient et enrichissent la perception qu’on a de la performance : on met en valeur un détail, on multiplie ou on distord les actions.
Enfin, l’élément comique. De même que la musique de Mozart est souvent facétieuse, le spectacle sera ponctué de gags.
Les coulisses de Magic Mozart... Concert spectaculaire !
2020
Magic Mozart - La Seine Musicale
Julien Benhamou
Quel est votre rapport à la musique de Mozart ?
C’est une musique qui m’apaise, qui me fait du bien, comme à la plupart des gens – ainsi qu’aux vaches, paraît-il. C’est un mélange de simplicité, d’équilibre et de virtuosité : une musique complexe facile à écouter.
Pratique d’exécution
Magic Mozart
2*.2.2.2. / 2.2.0.0. / Timb. + Prc. (Tgl., Cymb., G.c) / Cordes (8.7.5.3.2) / Mandoline, Pianoforte, Glockenspiel (à clavier)
(* dont un Picc.)
Diapason
430 Hz
Nomenclature – Mode d’emploi
Boulogne-Billancourt
Auditorium de La Seine Musicale
Disposition de l’orchestre – Plan de scène
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Bibliothèque
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